2 l 8 DES ROCHES PO RPH YRÏTÏQTJES,
qu’on voit sortir de toute part une multitude de
beaux cristaux, souvent très-purs, rarement colorés
lorsque la roche est belle, qui sont le résultat
de la réunion des molécules simillaires, à l’époque
où ces matières étoient tenues en dissolution dans
un fluide.
Si nous nous arrêtions à ces détails, nous n’aurions
donné qu’une connaissance imparfaite de la
pâte des porphyres ; car il nous reste à examiner
sa structure, ainsi que la nature des corps qui se
sont glissés dans la substance du* feld-spath compacte
, ou plutôt qui y ont pris naissance par des
combinaisons particulières, à l’époque de sa formation.
Pour arriver à ce but, faisons disparaître par
la pensée, d’abord tous les cristaux de feld-spath ,
visibles à l’oeil, qui forment une des parties constituantes
des véritables porphyres; enlevons de
même tout l’oxide de fer qui, comme un voile
opaque de couleur noire, rouge, verte ou de tout
autre nuance, enveloppe et cache les molécules
pierreuses ; que restera-t-il ? Une substance feld-
spatique formée de molécules fines et indéterminables,
de molécules à très-petites lames, présentant
des ébauches de cristallisation et de véritables
cristaux microscopiques de feld-spath dissémines
de toute part dans cette sorte d’amalgamme chimiquement
homogène, mais mécaniquement d’une
structure différente ; au point que cette pâle seule
pourrait en rigueur être considérée comme un
porphyre, puisqu’elle est composée de très-petits
cristaux feld-spathiques engagés dans une base de
feld-spath en molécules informes; et nous avons
dans la nature des exemples de ce genre de formation
de porphyres homogènes, composés seulement
de cristaux de feld-spath bien prononcés,
dans une pâte feld-spatique compacte.
Jusques-là tout peut se comprendre sans beaucoup
de peine, parce que tout est simple; mais
dans le grand système de formation des porphyres
contemporains des granits, cette opération, su-
jète à des modifications variées, a dû plus d une
fois se compliquer par l’intervention, la surabondance
, ou même par l’absence de quelques-unes
des parties constituantes, ou par les combinaisons
diverses et nouvelles qui ont eu lieu assez
fréquemment dans ces sortes d actes chimiques; et
c’est ici que nous devons nous appuyer d exemples,
afin qu’on puisse plus facilement nous comprendre.
Ainsi, supposons que dans quelques places particulières,
les différentes terres propres à produire
le feld - spath se fussent combinées avec la
potasse ou la soude, pendant que le fer en excès,
trouvant de la terre quartzeuse et de la chaux,
libres ou unies â un peu de terre magnésienne,
aurait formé une seconde combinaison ; celle par
exemple qui aurait donné naissance a 1 horq