car bientôt l’action de l’air froid'^git, une croûte
supérieure se forme, se consolide en voûte ; celle-
ci retient le calorique, arrête la déperdition des
gaz, les comprime; toute alteration cesse, et la
lavq peut couler encore au loin, sans de'naturer
les caractères et les formes de ses parties constituantes.
Telle est, si je ne me trompe, la marche simple
de la nature dans les grandes opérations du feu,
qui s’exécutent avec lenteur et constance dans
les profondeurs de la terre, hors du contact de
l’air extérieur et sous la pression incalculable des
masses supérieures ; opérations qui diffèrent si fort,
tant par leurs résultats que parleurs phénomènes,
de ce que l’art exécute avec ses faibles moyens,
lorsqu’il emploie l’agent du feu au milieu de l’air
atmosphérique qui sert à l’alimenter, et dont
le poids est d’une si faible résistance comparativement
aux autres lois de la gravitation, qu’on
ne saurait assimiler l’un a l’autre.
L’on voit, d’après cet exposé, combien je suis
éloigné d’admettre la théorie des infiltrations, que
j’ai constamment combattue dans le temps même
où Dolomieu l’adoptait, principalement au sujet
de la formation des zéolithes, qu’il considérait
toutes comme infiltrées, même celles qu’on trouve
en noyaux dans le centre de certaines laves compactes
basaltiques, qui n’ont pas la plus légère
apparence de pores.
ïl peut y avoir eu, je ne révoque point la chose
en doute , quelques infiltrations partielles produites
par des matières préexistantes, dans certaines
fissures accidentelles, où l’eau a pu les reprendre
et les remanier pour les déposer ensuite dans des
places toutes formées, où rien ne gênait le système
de leur cristallisation.
Mais plus on observe, plus on étudie ces sortes
de dépôts cristallins dans quelques fentes ou dans
quelques fissures, plus où les compare aux cristaux
bien prononcés, soit calcaires, soit zeohthi-
ques, qu’on remarque dans les vides cellulaires de
quelques laves poreuses ; plus on est porte a croire
que s’il est vrai que les premiers sont l’ouvrage
de l’infiltration, il n’est pas aussi bien démontré
que les seconds aient tous, en général, une on-_
gine semblable.
Car le feu peut, dans certaines circonstancesy
opérer, en sa qualité de fluide igné, des.résultats
analogues à ceux que produit le fluide aqueux.
Les cristaux de fer octaèdres, formés par sublimation
dans racte.de la volcanisation, nous en fournissent
un bel exemple, relativement aux métaux
(i), : pourquoi n’aurait-il pas la même faculté (i)
(i) Breislak,, dans ses savantes recherches sur l’Eruption
du Vésuve, qui eut lieu en 17.&4, | ^ ne des
détails très-curieux concernant les effets e a av.e sur