santpar tous les différens degrés d’ôxidations; il
se pare de toutes les nuances de ton et de couleur
qui tiennent À cette singulière propriété de
l’oxigène; et c’est ce qu’on remarque dans cette
diversité de couleur dans les laves qui entourent
les cratères et les fentes des Solfatarres.
Ces mêmes vapeurs se combinant ensuite avec
le fer, donnent naissance à des sulfates que la su"
rabon’dance d’eau dissout et entraîne. Bientôt les
laves, tant poreuses que compactes, deviennent
blanches, perdent une partie de leur P #
cohésion, ainsi que leur magnétisme. Déjà elles
ne seraient plus reconnaissables pour un oeil non
exercé, particulièrement si on les observait dans
les cabinets. ' .
Le gaz acide sulfureux, continuant a agir sur
ces laves, ne trouvant plus le fer, se fixe sur la
terre alumineuse, et à l’aide d’un peu de soude,
convertit cette terre en alun ; mais 1 eau bouillante
qui accompagne ces émanations, dissout
ce sel et l’emmène avec elle. Le même acide
ne trouvant plus dans la lave décomposée que la
terre quartzeuse et un peu de chaux, s’unit à cette
dernière pour former des croûtes gypseuses. Enfin
, la terre quartzeuse inattaquable aux acides
restant à nu, et se trouvant plus ou moins atténuée,
esta son tour entraînée par l’eau; c’est ainsi
que par une chimie aussi simple que grande, les
substances qui ont servi à l’aide des feux souter-
DES PRODUITS VOLCANIQUES. 65v
rains, à former de vastes et épaisses coulées de
laves d’une grande dureté, resteraient à jamais
enchaînées par les liens de la vitrification, si la
nature, par un moyen aussi simple que prompt,
n’avait le pouvoir de les reprendre pour les livrer
à de nouveaux agens et en former des combinaisons
d’un autre ordre, comme si elle cherchait
à nous faire voir par-là, que ses ressources
sont véritablement inépuisables, que tout se modifie
, mais que rien ne se perd et encore moins
ne s’anéantit.
Cette faible esquisse de l’altération et de l’entière
décomposition des produits volcaniques, est
suffisante pour donner une idee approximative
de ce phénomène à ceux qui n’ont pas été à
portée de l’observer sur les lieux : cette marche
de la nature se modifie en raison des circonstances
et de la durée du temps employé à cette
merveilleuse opération.
Il existe aussi quelques cas particuliers où l’oxi-
gène de l ’air altère à la longue la couleur de certaines
laves, sans porter atteinte à leur dureté.
J’ai rapporté ces faits auxquels je renvoie à la
page 374 de ma Minéralogie des volcans ; et je
termine ici la Classification des produits volcaniques.