b o u s fait regarder avec une sorte d’indifférence,
est digne de nos méditations, combien elle mente
qu’on fasse des recherches suivies sur son origine,
et qu’on s’occupe \ avec plus de suite et de constance
qu’on ne l’a fait jusqu’à ce jour, de cet important
objet, dont l’origine reconnue avec certitude,
si elle peut l’être un jour , doit présenter
des résultats d’une si haute importance.
Les minéralogistes qui ont observé depuis longtemps,
à de grandes hauteurs et côte à côte des
granits, des bancs calcaires dépourvus de corps
marins, se sont crus autorisés, d’après cette dernière
circonstance, à conclure que le calcaire de
cette sorte devait appartenir à un autre ordre de
choses, et différer essentiellement, du calcaire qui
ne se présente que comme un assemblage de madrépores
, de coquilles , ou d’autres dépouiller
nombreuses de la mer. De là s’est établie la distinction
entre le calcaire primitif et le calcaire
secondaire-
Cette distinction a paru si simple et si convenable
à plusieurs naturalistes, qu’ils se sont hâtes
de lui donner une plus grande extension, en établissant
un calcaire de troisième et même de quatrième
formation.
Si, en s’exprimant ainsi, on avait eu pour but
d’établir de simples divisions relatives aux diverses
époques qui ont donné naissance à des dépôts calcaires,
formés par des alluvions ordinaires ou par
des déplacemens accidentels des mers, ce motif
eût pu être admis ; en le restreignant à ce sens,
il devenait même philosophique.
Mais ce calcaire ancien ne fut appelé primitif
que parce qu’on chercha à l’assimiler, pour l’époque
de sa formation , au granit, dont on ne
connaissait pas mieux l’origine, et qu’on regardait
comme l’ouvrage d’une création particulière.
Or cette hypothèse, quoiqu’elle ne soit appuyée
sur aucun fait, paraissait simple et commode, et
fut admise avec d’autant plus de facilité qu’elle
dispensait de recourir à des recherches épineuses,
dans un temps surtout où la chimie n’avait pas
fait toutes les découvertes qui l’ont mise à portée,
depuis lors, de prêter son appui et de fournir de
grands secours à la connaissance exacte des minéraux.
On croyait donc, et bien des naturalistes croient
encore, que la terre calcaire, en totalité, est un résultat
de la création ; qu’elle a été universellement
répandue dans la nature, afin que les animaux
de la mer, ainsi que ceux qui peuplent la surface
de la terre, et même les végétaux, pussent s’en
approprier les portions qui leur sont convenables
pour le complément de leur organisation : de manière
que les mollusques testacés, les polypes, les
poissons, les cétacés,la trouvent toute formée et
flottante dans l’élément liquide qui constitue les
mers ; que les quadrupèdes et les autres animaux