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et se regénère dans plusieurs cas (1), et que la
lumière existera autant que brillera l’astre qui la
projette ; il en résulte que ce concours de causes
et de résultats doit durer autant que l’ordre actuel
des choses, et jusqu’à ce qu’il plaise à celui qui
a voulu produire cet admirable et céleste accord,
d’en interrompre le cours ou d’en briser tous les
ressorts.
Cette marche plus simple, plus conforme à l’état
actuel des connaissances acquises dans l’étude de la
nature, me paraît d’autant plus raisonnable ètplus
simple, qu’en se rapprochant davantage des lois
physiques, elle nous dispense de recourir à des
moyens partiels que notre faiblesse ose prêter à
l’ordonnateur sublime d’un système sans bornes ,
dans lequel notre planète n’est qu’un atome im*
perceptil le.
Cependant, en admettant que les eaux de la mer se
Sont élevées à des hauteurs qui excédent dix-neuf
cent toises (et certainement les coquilles, ainsi que
les autres productions marines qu’on a reconnues
(i) « Il y a apparence, dit Berthelet, que la décorn-
H position d’eau se fait abondamment dans tous les ani-
» maux; car ils se chargent d’une graisse abondante en
i* vivant d’alimens qui contiennent peu d’hydrogène, et en
y» général toutes les substances animales ont une grande
« proportion d’hydrogçne, Statistique, chimique, tom.
î? * p» 544,
à cette hauteur, l’attestent suffisamment) (1), des
naturalistes très-instruits d’ailleurs n’en demeurent
pas moins attachés à l’opinion qui admet un calcaire
préexistant tout formé : ce qui signifie en
d’autres termes , qu’ils considèrent ce calcaire
comme l’ouvrage immédiat de la création , et
c’est à ce titre qu’ils l’ont qualifié de calcaire
primitif,
(1) Yoici des observations nouvelles , faitës avec toute
l ’attention possible par le plus intrépide et le plus savant
voyageur ; c’est M. Humbold qui va parler. « Dans les
n Andes, les débris de corps organisés sont en général
M assez rares, parce que la pierre calcaire abonde très-
ài peu dans le voisinage de l’équateur. Cependant, près de
» Micuipinnpa, dont j’ai observé la latitude australe de
» 6° 45’ 58", on a trouvé des coquilles pétrifiées, des
A* coeurs , des ostrea et des èchynites, deux cents mètres
» ( cent trois toises ) plus haut que la cime du pic de
>) Ténériffe, à trois mille neuf cents mètres ( deux mille
»> toises) d’élévation. A Huancavelica , il en existe à
quatre mille trois cents mètres (deux mille deux cent
» sept toises),
» Les os fossiles d’éléphans que j’ai rapportés de la
« vallée du Mexique, de Suacha près de Santa-fè , de
» Quito et du Pérou, ne se trouvent dans la Cordilière des
a Andes qu’à deux mille trois cents et deux mille neuf
» cents mètres ( onze cent quatre-vingt-une et quatorze
» cent quatre-vingt-neuf toises ) de hauteur. » Tableau
physique des régions équatoriales , Voyage de Hwn~'
bold et Bonpland, prem. part. , Physique générale,
pag. 127 delà grande édition.