J’ai reconnu depuis lors des porphyres qui ont
une pâte analogue, dans quelques parties des
montagnes de Y Ester elle, et dans celles de J ’ancien
Palatinat, du côté d'Oberstein et de Xirn,
ainsi que dans le pays de Hesse-Darmstadt.
Quelques variétés de porphyres des Vosges à fond
noir et â petits points de feld-spath blancs, ont
une hase semblable. *
Lorsque j’ai des doutes sur lâ nature de là pâte
d’un porphyre noir, voici la méthode dont je
fais usage pour les lever : j’emploie un échantillon
poli sur une face ; je le place dans le fond
d’une soucoupe dans laquelle j’ai versé trois ou
quatre lignes d’acide sulfureux, aftaibli par trois
parties d’eau ; je retire la pierre vingt-quatre heures
après, et lorsqu’elle a été bien lavée dans de l’eau
pure, il faut la laisser sécher. Si la pâte est de trapp,
la couleur noire du fond disparaîtra, et passera au
gris très-faible tirant sur le blanc, sans que le poli
en soit altéré. En enlevant ainsi le voile qui cachait
les élémens de la pierre, on verra que la pâte
d’un tel porphyre est un feld-spath compacte, et
V il se trouvait dans cette pâte quelques petits cristaux
de feld-spath ou quelques points d’hornblende,
on les distinguerait avec.la plüs grande
facilité, ce qu’il eut été impossible de faire auparavant.
Il est à observer que la couleur n’est enlevee
qu’à ütte très-légère épaisseur, en ne laissant la
pierre que vingt-quatre heures dans l’acide
affaibli; mais si on voulait qu’il mordît davantage,
il faudrait ne retirer le porphyre qu’au bout de
trois ou quatre jours, et augmenter même un peu
l’acide. Si la base qu’on cherche à reconnaître est
colorée par de l’hornblende, l’acide sulfureux ne
l’attaque en aucune manière.
J’ai dans ma collection une suite tres-instruc-
live de diverses roches porphyritiques, et même
de plusieurs laves compactes que j’ai soumises à
cette expérience bien simple, mais très-propre à
répandre beaucoup de jour sur la nature de diverses
pierres. Ce sont ces motifs qui excuseront
la longueur de ces détails.
ROCHES P O R P H Y R O lD E S .
J’ai cru devoir donner le nom de porphyroides
à certaines roches composées des mêmes substances
que les véritables porphyres, mais dont
les molécules constituantes se sont précipitées
d’une manière trop prompte, en se mélangeant
et se réunissant dans une sorte de désordre et de
confusion qui a brouille les principaux caractères
propres à chacune de ces substances. L’on
observe aussi dans ce même genre de roche des
systèmes particuliers de cristallisation qui sem-
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