la craie est blanche et égale partout. Les couches
supérieures les plus exposées à l’air sont friables,
gtercées et réduites en petits éclats.
2. ° Lorsqu’on est parvenu à quinze ou seize
pieds de profondeur, la craie qui conserve son eau
de carrière acquiert plus de consistance; mais elle
n’est point dure, puisqu’on la coupe avec la plus
grande facilité avec une hachette pour l’équarrir î
on pourrait en faire de même avec un simple cou-
teau. Il est difficile d’en tirer de grosses pièces, parc$
que l’effort des marteaux ou des pinces la casse
facilement; les plus gros n’ont guère plus de quatorze
pouces d’équarrissage. 3. ° Un pied cube de craie solide | mais tendre,
lorsqu’elle vient d’être tirée de la carrière, pèse
cent trente-neuf livres , quatorze
onces, ci . . . . . . . . . . . . . . i 4 on%1
Séchée à l’air, au mois de juillet,
elle ne pèse plus que cent onze
liv res, quinze onces, ci. . . . . . i n
Différence, . . , 27 ’• i 5 oae;
Il existe plusieurs carrières qui ont été excavées
jusqu’à la profondeur de plus de cent pieds au
milieu de la craie, sans qu’on ait atteint la matière
sur laquelle elle est assise; on ne va pas plus avant,
parce que l’eau incommode les ouvriers et que
le travail devient trop dispendieux. Cependant un
vieillard que je consultai et qui était occupé à une
carrière, m’assura qu’il avait vu dans sa jeunesse
une excavation profonde , dans laquelle on reconnut
que la craie reposait sur une terre noirâtre ,
très-tenace. Il est à présumer que c’était une
espèce de marne mêlée de beaucoup d’argile ;
l’eau qui se montre dans les puits les plus profonds
n’est retenue probablement que par cette
terre. 4*° On emploie la craie la plus compacte à
former du moellon pour bâtir à défaut de pierres.
On en fait aussi de la chaux qui est d’une blancheur
éblouissante lorsqu’elle est détrempée : elle est
excellente pour enduire les murs et les voûtes ;
mais elle ne vaut p as, à beaucoup près, celle qui
est faite avec la pierre calcaire dure, lorsqu’on
l’emploie comme ciment. (1)
(1) Je trouvai à Châlons un simple chaufournier, propriétaire
de la carrière de la cote de Matou , homme extraordinaire
et qui me fut bien utile. 11 se nomme Carte-
le t , et loge au faubourg Saint-Jacques; il a haïr honnête,
spirituel , et sa bonne physionomie ne trompe pas : il a
des notions de mathématiques, suivi avec fruit quelques
cours de l’école centrale, et est passionné pour l ’histoire
naturelle des fossiles. C’est un second Bernard de Palissy.
Il s’énonce clairement et enhons termes sur des matières de
sciences; mais il a,comme Bernard de Palissy, une femme
qui le tourmente et qui jette de temps en temps toutes ses
collections à la rue. Il me fut fort utile dans mes recher!-