« calme survient et que le vaisseau y soit porte
* par le courant, sa perte est presque ine'vitable :
« on chercherait en vain à se sauver en je-
« tant l’ançre, elle ne pourrait attc iinlt e le fo n d ,
K même tout près de ces murs de corail élevés
« perpendiculairement du fond des eaux. Ces
tt polypiers dont l’accroissement continuel obs-
« true de plus en plus le bassin des mers, sont
« bien capables d’effrayer les navigateurs, et
beaucoup de bas-fonds qui offrent encore au-
« jourd’hui un passage, ne tarderont pas à for-
« merdes ëcueils extrêmement dangereux, (i) »
M. de Labillardière nous fait connaître ensuite,
à la page 219 du tome I.er de son Voyage, quelle
est la hauteur de quelques-uns de ces grands murs
de madrépores qui s’élèvent perpendiculairement
du fond de la mer. « Des canots furent expedies
« de chaque bord pour aller reconnaître la pro-
K fondeur de la mer sur les roches, où le moindre
« fond fut trouve' de six mètres de profondeur :
« une vague un peu agitee eut pu nous y faire
« toucher. Ces roches, de même que les ré-
« cifs de la Nouvelle-Calédonie, sont le tra-
« vail des polypes; comme ces récifs, elles sont
<t bâties perpendiculairement, et tout près on
« ne trouve point de fond à deux cents métrés de
(1) Relation du voyage a la recherche de la Peyrouse,
par Labillardière, tom. X.er, pag« 215 de 1 édition in-4-*
* profondeur. Ces écueils s’élèvent comme autant
* de colonnes du fond de la mer : leur accrois-
« sement progressif augmente de jour en jour le
« danger de la navigation dans ces parages. »
Mais rien n’est aussi instructif sous un double
rapport que les observations faites parle capitaine
Vancouver, dont on connaît la sévère exactitude,
à la rade du roi George III, vers la côte sud-ouest
de la Nouvelle-Hollande, par le 35° 5' de latitude,
et n 8 8 de longitude, au sujet des immenses
constructions des polypes , qui non-seulement
tapissent dans cette partie le fond de la mer 4
et bordent son rivage , mais qui existent au-dessus
de la terre ferme, où ils ont formé dans un temps
de hautes collines ; ce qui démontre d’une manière
incontestable l’abaissement de cette mer. Mais il
faut entendre le capitaine Vancouver lui-même,
q u i, quoiqu’il n’eût pas des connaissances profondes
en minéralogie, étonné de ce qu’il voyait,
en a donné une bonne description.
« L’aspect le long des côtes ressemble, sous
« la plupart des rapports, à celui de l’Afriqueau-
« tour du cap de Bonne-Espérance. Mais le pays
« est principalement formé de corail; et il semble
« que son élévation au-dessus de l’Océan soit
a d’une date moderpe : car, non-seulement les
« rivages et le banc qui s’étend le long de la
« côte sont en général composés de corail,
« puisque nos sondes en ont toujours rapporté