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plus grande duretë, qui n’étaient absolument
composés que de ce genre de corps marin, dont
les espèces et les variétés sont si nombreuses, que
Fords, qui s’est occupé à les classer systématiquement
dans sa Géologie du Vicentin , en a décrit
douze espèces bien caractérisées, et plus de cinquante
variétés qu’il a fait figurer avec soin ( i) ;
j’en possède dans ma collection plus de huit
espèces que Fovtis n’a pas connues, et que j’ai recueillies
depuis la publication de son excellent ouvrage.
J’ai observé à Monte-Bolca dans la partie
qui dépend du Yicentin, du côté d' Altissimo ,
plus de huit couches alternatives, dont plusieurs
avaient jusqu’à deux pieds d’épaisseur, qui n’étaient
endèrement composées que d’une très-petite rui-
jmdite, qui avait formé une pierre susceptible, par
la dureté et le rapprochement des molécules , de
recevoir le plus beau poli. Ces numulites y sont
si multipliées, qu’elles sont absolument adhérentes
les unes aux autres dans tous l.es points, presque
toutes de la même grandeur et de la plus belle
conservation ; mais ce qu’il y a de plus remarquable
c’est que ces couches pierreuses de numulites
recouvrent les lits fissiles beaucoup plus tendres
qui renferment les beaux poissons fossiles de
Monte-Bolca, si recherches par les naturalistes, *5
(i) Géologie du Vie en tin, par Fortis, tom. I l , pag.
5 et suivantes Paris 1802, fig. 2 vol. in-8*.
et dont le Muséum d’Histoire naturelle de France
possède la plus nombreuse et la plus précieuse
collection ; grâces à la munificence de l’Empereur.
Si cette multiplication des numulites a vérita-
nient de quoi nous étonner, celle des entroques
n’est pas moins surprenante; on a donné anciennement
ce nom à des articulations et à des
débris d’un genre de polypes marins , connu des
naturalistes sous les dénominations spécifiques
& encrinite, de pentancrinite, etc. Des montagnes
entières, souvent d’une grande étendue, ne sont
composées que de couches pierreuses qui doivent
leur formation à ces corps marins dont on regardait
les espèces vivantes comme perdues, mais
qui ne le sont certainement pas toutes, puisqu’on
possède dans les galeries du Muséum d’Histoire
naturelle de Paris l’analogue d’une des espèces du
pentancrinite, qui fut enlevé vivant au bout d’une
sonde jetée dans la mer des Indes, à une grande
profondeur.
Dans la structure des bancs calcaires coquil-
liers , le géologue doit distinguer avec soin les
coquilles qui vivent en familles, telles que les
ostracites, les pectinibes et autres mollusques tes-
taces, dont les analogues sont réunis encore par
familles’ dans nos mers ; car l’on doit tirer de cette
disposition, des conclusions bien différentes de
celles qui résultent d’un mélange, et d’une accumulation
sans ordre, de coquilles, que les flots