Lave porphyroïde avec de gros cristaux
d amphigènes blancs , translucides ;
en général écailleux et comme gercés,
avec de très - petits éclats, quelquefo
is même avec de petits linéament
d’une substance d’un très - beau bleu,
celeste , d’apparence cristalline, qui
rappelle l’ idée du saphir, et mieux
encore celle du lazulite, lorsqu’on Vobserve
avec plus d?attention à l ’aide de
la loupe.
Se tro uve à Albano , dans une lave
compacte, couleur gris de fer.
Ces amphigènes sont véritablement
très - remarquables , en raison de cette
substance d’un bleu vif et agréable,
qui n’y a point été déposée après coup ,
mais qui tient au même système de formation.
Ils le sont encore sous un autre
point de vue j car la lave qui les renferme
a sa pâte sem ée de petits éclats de
la même substance bleue : mais ces éclats
sont si petits qu’ils n’exccdent pas la
tete d une épingle, ce qui rend très-difficiles
les moyens physiques et chimiques
propres à reconnaître avec certitude cette
substance.
On trouve aussi dans la pâte de la
lave en question, des points noirs bril-
lans qui paraissent comme fondus, et
qui pourraient bien être des grains d’amphibole
, de pyroxènes ou de grenats
noirs, sans qu’on puisse néanmoins l’as-
P R O D U I T S V O L C AN IQ U E S .
surer : on y voit aussi quelques points
de pyrite arsenicale attirables.
J’avais reconnu autrefois dans les pier-
rès-ponces des environs de l’abbaye de
Laach, du côté à’Andernach, de petits
grains ou éclats d’une substance bleue
analogue à celle de la lave d Albano, et
qui n’en diffère point, non - seulement
par les caractères extérieurs , mais par
quelques autres propriétés. #
Je les considérai d’abord comme des
fragmens de saphir. Leur belle couleur
m’induisit en erreur ; mais leur peu de
dureté ne me permit plus de les regarder
que comme voisins du lazulite.
cependant comme cette dernière pierre
se boursoufle et fond au chalumeau en
un émail blanchâtre, el^que les grains
de la substance bleue de la pierre-ponce-
des environs de Laach résistent a 1 action
du chalumeau, dans cet embarras je
recourus aux lumières de mon savant
confrère M. Haüy qui eut la bonté de
me dire qu il possédait dans sa collection
un échantillon analogue aux miens,
recueilli à Clooster—Laach, par M. Cor-
dier , ingénieur des mines, à peu de distance
du lieu où j’avais trouvé mes morceaux
, et que cet échantillon offrait une
ébauche de cristallisation assez prononcée
pour faire soupçonner que cette
pierre avait un grand rapport avec celle
à laquelle M. Haüy avait donné le nom.