« souvent la nature, comme si elle voulait nous
« démontrer l’identité des deux roches, opère
M elle-même dans certains blocs cette transfor-
? mation successive du granit en porphyre, en
?î ôtant et rendant par intervalle au feld-spath son
?» tissu lamelleux, -et elle produit des masses qui,
» d’après l’expression des définitions, pourraient
3) se placer en partie parmi les granits, en partie
5) dans le genre des porphyres (1) ».
Maigre ces faits et les conclusions qui en découlent
et qui démontrent que dans le règne minéral,
c’est-à-dire le règne inorganique , la' nature
n'admet ni classe, ni genre; cependant, ceux
qüi se sont occupés des méthodes, ont constamment
distingué les porphyres des granits, et je
crois que les géologues leur en ont lés premiers
donné l’exemple, parce qu’en effet la nature
elle-même, dans la formation de ces roches , a
établi des groupes qui se nuancent par des
transitions insensibles, mais qui unè fois bien
prononcées, conservent des formes assez généralement
constantes pour être distinguées par un
nom générique, ne fusse que pour bien s’entendre
et servir de points de repos à la pensée. Le nom
de porphyre existe d’ailleurs depuis très-long-
(i) Dolomieu, Mémoire sur les Roches composées;
Journal de Physique, ventôse an 2, tome I , part. I ,
page i95.
temps, et ne saurait présenter d’équivoques; il
suffira seulement de se rappeler que la formation
des porphyres appartient à la même époque que
celle “des granits; il en est de même des -trapus,
des amygdaloïdes, des roches talqueuses, stéati-
ques, etc., dont je formerai autant de section,
quoique Ces pierres, je le répète, émanent en
quelque sorte d’une souche commune.
§. III.
Le calcaire des régions granitiques et porphr-
ritiques est de la meme époque de formation.
Ce n’est pas seulement des combinaisons de la
chaux dans les feld-spaths et dans quelques autres
substances qui entrent dans la composition des
granits, dont il-est nécessaire de faire mention
dans ce paragraphe, mais principalement du
calcaire disposé en grandes masses, en couches, ou
interposé par feuillets ou par lits, entre les gneiss,
les porphyres et les granits.
C’est à ce calcaire, dans lequel il n’existe aucun
vestigé de corps organisés, et qu’on trouve
assez souvent mélangé de mica., de talc, de gram-
matite, de dolomie, de petits grenats, etc.,
qu’on a donné le nom de calcaire primitif
Les géologues qui ont vu la nature avec atten