le livre de M. Whitehurst, ainsi que îe minérat-
logiste allemand en convient lui-même.
Je parcourus donc, à mon retour d'Ecosse et
des îles Hébrides , les lieux les plus remarquables
et les plus intéressans du Derbischire (1) , le livre
de M. Whitehurst à la main ; j’eus même le plaisir
de rencontrer à Buxton un de ses disciples très-
instruit qui partageait ses opinions, le docteur
Pearson, qui voulut bien m’accotnpàgtter dans
plusieurs parties de cette contrée ; mais je fus de
plus en plus confirmé dans l’opinion qu’il n’y avait
absolument rien dé volcanique, et que tout ce qui
avait été pris jusqu’alors pour dés laves, devait
être considéré, du moins d’après ma manière de
voir, pour de véritables trapps.
Mon opinion devait être regardée comme d'autant
moins suspecte d’entêtement, que M. Whitehurst
, ainsi que M. le docteur Pearson, savaient
très-bien que l’histoire naturelle des productions
volcaniques formait à cette époque l’objet favori
de mes recherches, êt que j’avais publie'une minéralogie
des volcans dans laquelle j’avais manifesté
des opinions contraires à la manière de voir
(1) Voyez le Voyage en Angleterre, en Écosse, aux
îles Hébrides, et dans les montagnes du Derbischire, etc»
que je publiai en 1797 , p%. 3 i 8 et suir.
des neptunistes ; mais je ne devais me diriger que
d’après les caractères des minéraux, et ne trouvant
dans les trapps du Derbischire qu’une substance
pierreuse fondant en verre demi-transparent,
faiblement coloré et très - transparent lorsqu’on
le soumettait à un feu plus soutenu, tandis que les
laves fondent en verre du noir le plus foneé;
d’autre part, que les trapps ne renfermant pas un
atome de péridot, tandis que les laves en général
en contiennent presque toutes, je devais ne considérer
les productions du Derbischire que M. Whitehurst
avait pris pour des laves, que comme des
trapps dont la formation était due à l’eau et dont-
la composition était rapprochée des fehl - spaths
compactes, avec abondance de fèr; qu’au surplus
l’examen attentif des lieu ne présentait pas
la plus légère indication des feux souterrains.
Eli rendant compte de mes observations à
Mi Whitehurts, j’ajoutai que toute la partie du
Derbischire, particulièrement connue sous le nom
du peack, présentait de toutes parts les effets
d’une grande révolution qui avait principalement
portée sur ce point en dérangeant et bouleversant
la disposition première des couches;
qu’on trouvait dans lé même lieu dès mines de
charbon, de plomb, de calamine ; du spath fluor
de toutes les couleurs ; des pyrites, des marbres
noirs, des marbres gris, du calcaire tendre , du
grès, du gypse compacte, du gypse strié, des