qu’un incident qui touche de près à cette question,
est venu y semer un embarras de plus. Dolomieu,
qui avait été à Montechio - Maggiore et à Castel
long-temps avant moi, avait rapporté parmi les
beaux échantillons qu’il y recueillit en plusieurs
genres, et qui sont a présent dans la collection de
M. Dedrée, un bel échantillon d’amigdaloïde avec
des globules, d’un aspect et d’une couleur analogues
à ceux de la sarcolithe ; ces globules sont
nombreux et renfermés dans une lave compacte
noire. M. Léman, minéralogiste instruit, conservateur
du cabinet de M. Dedrée, ayant lu la
dissertation de M. Tonnellier, porta son attention
sur cette lave amygdaloïde à globules rougeâtres.
Il crut y reconnaître la sarcolitheet il
aperçut dans un des globules deux cristaux hexaèdres
, terminés par deux pyramides hexaèdres r
mais qui diffèrent de ceux du quartz, par l’incidence
des faces de la pyramide sur les pans du prisme ;
cependant malgré sa ressemblance extérieure avec
la sarcolithe de Montechio - Maggiore, malgré
qu’on la trouve dans le même gisement que celle-ci,,
et sous la même forme d’amygdaloïde, elle pourrait
bien appartenir à une substance différente,
dans un lieu surtout où l’on trouve tant de mélanges
divers. Ici l’analyse servira à répandre
1 quelque lumière sur ce sujet encore obscur : j’ai
invité M. Léman à remettre à M. Yauquelin, des
morceaux de celte pierre; et cet habile chimiste
des produi ts vol c anique s . 5a5
s’empressera sans doute de nous faire connaître
les résultats qu’il obtiendra, et qu’on pourra comparer
à ceux qu’il a déjà trouvé, dans la zéolithe,
la stilbite, l’an al cime, la chabasie et la sarcolithe
de Montechio. Mais pour former le complément
de ces analyses, on aurait encore besoin
de celle de la sarcolithe de la Somma, et j’écrirai
incessamment pour m’en procurer, afin de remplir
cette lacune : je ne dois pas oublier de dire que
lorsqu’on veut soumettre à l’action du chalumeau,
la substance rougeâtre de l’amygdaloide de Montechio
et de Castel, trouvée par Dolomieu, elle se résout
en une espèce de farine fine au premier coup
de feu, et part en pétillant, sans qu’d en reste
le moindre atome à la pince ; tandis que celle que
j’ai apportée du même lieu, et qui a été analysée
par M. Vauquelin , ne se comporte pas ainsi et
fond en verre blanc rempli de bulles.
Je sais qu’il faut s’abstenir, autant qu’on le
peut, de ne pas trop multiplier les espèces, et
je ne doute pas qu’à mesure que la minéralogie
avancera vers sa perfection, on ne s’efforce d’en
simplifier de plus en plus la marche, en la debarrassant
de plusieurs espèces qui ne serontpeut-
être considérées alors que comme de simples variétés;
il est à désirer sans doute que cela puisse
arriver, parce que nous nous rapprocherions par-là
delà marche de la nature, toujours simple dans
ses grandes comme dans ses moindres opérations,