froid ; car il est encore coulant à 5o° au-dessous de
zéro du thermomètre deRéaumur ; il ne prend de
la consistance qu’entre 3i et 3a, et alors il devient
malléable, tant qu’on le soutient à ce degré.
Si dans quelques circonstances particulières le
mercure natif se trouve en contact avec de l’argent,
il s’unit à lui, et forme Y amalgame natif
de mercure et d’argent, qui cristallise sous trois
variétés de formes , selon M. Haüy : voyez son
Traité de Minéralogie, tome III, page 433. On le
trouve en cet état dans les mines de Morsfeldt,
dans le Palatinat, et dans celle de Rosenar, dans
la haute Hongrie.
Le mercure est le plus souvent uni au soufre, et
forme le cinabre natif; sulfure de mercure des
chimistes. Il est en cet état compacte, pulvérulent,
strié, laminaire, en lignes courbes, et se présente
aussi sous deux formes déterminables : voyez le
Traité de Minéralogie de M. Haüy, tome III,
page 489.
L’acide muriatique est entré aussi en combinaison
avec le mercure, et a produit le mercure corné
des anciens minéralogistes, muriate de mercure
des chimistes ; il se présente alors sous forme de
croûte un peu mamelonnée, et quelquefois cristallisé
en dodécaèdre :voy. pl. 66, fig. 29 du Traité
de Minéralogie! de M. Haüy. Le mercure corné se
trouve dans les mines de cinabre du duché de
Deux-Ponts.
Les mines de mercure d’Ydria fournissent des
échantillons où le cinabre est mélangé avec le bitume.
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Le P a la tin a t ,le p a y s de*Deux-Ponts, Aimaden
en Espagne, Ydria en Carniole, Guanca-Veliça
au Pérou,-sont les lieux où l’on trouve les principales
mines de mercure. Il y en a aussi au Japon;
et si les Chinois qui en font de grandes consommations
ne le tirent pas de là, il est à croire qu ils
en ont eux-mêmes des mines dans leur vaste empire.
Les mines de mercure sont tantôt dans les grès,
tantôt’ dans un schiste feuilleté argileux plus ou
moins dur, j coupé quelquefois par des veines
d’ardoise, et accompagné de fer dans divers états
d’oxidation, et même de pyrites; quelquefois le
spath calcaire et la baryte sulfatée l’environnent.
Il existe au Muséum d’histoire naturelle de Pans
deux poissons fossiles sur un schiste argileux, qui
sont très-remarquables en çe que, lorsqu’on observe
cë qui reste de leurs écaillés avec une loupe,
on reconnoît distinctement qu elles sont legere-
ment mouchetées de cinabre. On trouve plusieurs
de ces poissons avec le meme accident, dans les
environs de Munster-Appel, département du
Mont-Tonnerre , d’ou ceux du Muséum sont
venus et ont été donnes par M. Beurard, minéralogiste
très - instruit. J’ai vu a Mayence, dans un
cabinet, un poisson dans un schiste argileux