330 DES ROCHES EOR PHYR ÏT I gU E S,
blende, dont les parties constituantes sont dues
à ces mêmes terres;n’est-il pas vrai alors qu’une
double combinaison aurait eu lieu dans un même
dissolvant, qui aurait permis aux molécules diverses
de se mélanger à mesure qu’elles se précipitaient
et que la masse prenait de la consistance.
Le porphyre qui se serait formé par un tel mélange,
renfermerait donc de l’hornblende; mais
si celle-ci se trouvait divisée en molécules très-
fines, elle coloreroiten noir plus ou moins foncé,
ou quelquefois en noir un peu verdâtre, la pâte
de ce porphyre, sans qu’on pût distinguer bien
positivement si,, cette couleur serait due directement
à cette substance : il n’y aurait qu’un oeil
très - exercé capable de le reconnaître.
Si la cristallisation, au contraire, avait eu lieu
dans un milieu tranquille, l’hornblende se montrerait
alors en petites lames écailleuses, et serait
facile à reconnaître malgré son mélange avec le
feld-spath; mais quand même son intervention soüs
cette forme cacherait en partie les molécules
feld-spâtiques, la roche n’en serait pas moins por-
phyritique, et celui qui lui donnerait dans ce cas
un autre nom, commettrait incontestablement une
erreur nuisible aux progrès de la science. C’est cependant
ce qui est arrivé lorsqu’on a donné le
nom de siénite, à un porphyre'd’une formation
analogue. Dë semblables déterminations font
perdre le genre de vue, jettent de l’embarras sur
la route, et coupant la liaison et l’enchaînement
des faits, semblent avoir été inventés pour interdire
à la pensée les conceptions qui naissent de
cet accord dans la marche de la nature, et la juste
admiration qui en résulte , relativement à la production
de tant de merveilles.
Je pourrais rappeler d’autres exemples^de combinaisons
particulières et locales, qui ont donné
naissances à quelques substances additionnelles
dans les porphyres, sans en changer aucunement
la nature ; mais je crois que ce que je viens de
dire à ce sujet suffira pour ceux qui ne bornent
pas leurs recherches à de simples classifications,
et qui cherchent a suivre la nature pas à pas dans
les grandes opérations qui manifestent sa puissance;
celles-ci portent de toutes parts l’empreinte
de grands événemens, dont la recherche ne nous
est point interdite, puisqu’ils se présentent de
toute part aux regards de l’homme qui, de tous
les êtres vivans, est le seul qui ait été doué de la
faculté de les admirer et de les connaître.
Il est d’autres cas où le mode d’aggrégation, de
mélange, de cristallisation, dérivans deseircons-
tances locales et du pouvoir plus ou moins actif
du dissolvant, de la trop grande abondance de
fer ou de chaux, ou de la trop petite quantité de
tel ou de tel autre principe, a donné lieu à des
modifications variées, qui ont disposé les parties