rjO BRÈCHES ET POUDINGUES CALCAIRES,
action violente, long-temps soutenue, et proportionnée
à la dureté et à la grosseur de ces pierres,
qu’on trouve quelquefois à de grandes hauteurs
sur les montagnes alpines. On doit diviser les
brèches et les poudingues § en granitiques, en por-
phyriques, en quartzeux, en siliceux, en steati-
tiques, en calcaires, etc.
On peut voir ce que Saussure a écrit au sujet
d’une brèche calcaire à petits fragmens aplatis,
qu’il observa le premier dans le passage du col
de Laseigne, à plus de neuf cents toises d’élévation
au-dessus du niveau de la mer. Voyez
§ 841 , pag. 271 du tome II du Voyage dans
Les A ip e s , édit. iri-4-°
L’affaissement inégal des couches, l’action repétée
des gelées dans les fissures des hancs, l’alternative
du froid et de la chaleur j la surcharge des
masses sur des parties moins solides, sont autant
de causes qui agissent à la longue sur les montagnes
calcaires. Les débris qui s’accumulent ensuite
au pied de ces montagnes se cimentent et
se réunissent par l’action des eaux pluviales, qui
en dissolvent des parties et les convertissent en
spath. J’ai vu au pied du Monte- Summano,
dans le Vicentin, à la naissance des Alpes calcaires
du Tyrol italien, des brèches formées de
cette manière autour de la base de cette haute
et grande montagne calcaire. Il y a des causes
plus majeures qui ont concouru aussi a la for-
TERRE CALCAIRE CONSID. COMME ALCALI. 71
mation des brèches. Les déplacemens subits de
la mer ont contribué à former les plus grandes
masses, et les traînées les plus étendues des poudingues.
§ VL
De la chaux considérée chimiquement.
La chaux, dans son état de pureté , peut-elle
être considérée comme une terre simple:, où
comme une terre composée de diverses parties
élémentaires? C’est ce que nous ne savons point
encore : mais je ne doute pas que les hauts progrès
de la chimie ne nous conduisent tôt ou tard
à la connaissance de la vérité à ce sujet. On peut
d’autant mieux l’espérer, que le beau travail qui a
été fait sur l’acide muriatique, a mis sur la voie
d’obtenir son radical. Il faut donc esperer aussi
que, si l’on veut apporter le même zèle et la même
constance à la recherche des élémens de la chaux,
en variant les expériences et en tourmentant en
quelque sorte la nature de toutes manières pour
arriver à ce but, on n’obtienne des résultats ins-
tructifs./'
Contentons-nous jusqu’à cette époque, qu’il
ne tiendra qu’aux chimistes de rendre tres-pro-
chaine, de rapporter ici les résultats des savantes
techerches d’un de nos plus profonds chimistes ,
qui a toujours porté un regard philosophique