Ï 02 BU QUARTZ
tagnes, on n en connaît aucune d ’une certaine
étendue qui soit entièrement de cette
pierre (i).
On voit cependant, par ce que nous venons de
dire, que des roclies analogues existent encore en
place, et qu’on les retrouvera dans bien d’autres
pays lorsqu’on apportera une attention particulière
à leur recherche. C’est donc essentiellement
sous ce point de vue que la distinction que j’ai
établie a ce sujet devient utile, je dirais même indispensable
, puisqu’elle peut servir à donner la
solution d’un problème géologique qui avait embarrassé
Saussure.
Ce célèbre naturaliste comprenait très-bien
que la vaste étendue et l’accumulation de quartz
roulés qui régnaient depuis Lyon jusqu’à la plaine
de la Crau, qui en est entièrement recouverte
elle-même , devaient être le résultat d’un grand et
prompt déplacement des eaux de la mer, qui
avait donné lieu à ce qu’il appelait la grande
débâcle. Mais il cherchait vainement les places
ou pouvaient avoir existé les quartz en masse qui
avaient produit tant de pierres transportées, parce
qu’il supposait qu’il y avait eu dans les plaines
recouvertes de tant dé cailloux roulés quartzeux,
des montagnes de cette espèce de quartz aux
avaient été détruites par cette dernière résolution.
(1) Voyez tom. III, pag, 36i., § 155i,
Mais ce n’était point dans le voisinage de ces
immenses amas de pierres si dures, arrondies par
le frottement, qu’il fallait chercher à reconnaître
les sources qui les avaient produits : c’était dans
des parties plus lointaines et plus élevées, d’où
elles étaient descendues avec une grande rapidité
par les ouvertures et les grandes brèches qui
servent à présent de lits au Rhône, à l’Isère et
à la Durance, excavées peut-être à cette époque,
ou qui l’avaient été précédemment par d’autres
révolutions beaucoup plus anciennes.
Il existe dans la plaine même de la Crau un
fait lithologique bien propre à confirmer que
les quartz sont descendus des Hautes-Alpes, puisqu’on
trouve parmi eux quelques variolites vertes
de la Durance (variolites viridis ver us). Or les
minéralogistes savent que c’est à quatre lieues
au-dessus de Briançon et dans la vallée de Ser-
vières , qu’est le grand dépôt de ces pierres, qui
n’ont aucun rapport avec le quartz.
Cette variolite, que la Durance charrie encore,
semble nous indiquer que c’est des parties plu9
ou moins élevées des Alpes que sont descendus
les quartz, en suivant l’ouverture où coule le
Rhône , celles de l’Isère et de la Durance. Les
eaux pendantes des montagnes duVivarais peuvent
aussi y avoir apporté d’autres pierres roulées ; et
c’est dans ce cas que la théorie de la débâcle
dont parle Saussure, s’applique d’une manière