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très naturalistes après eux, firent de longues et
vaines recherches pour découvrir le granit orbiculaire
en place. On semblait y avoir renoncé,
et les morceaux du premier bloc, dispersés dans
les cabinets,devenaient de jour en jour plus rares;
on les portait à des prix élevés lorsqu’il en pa-
roissait quelques morceaux dans les ventes.
Dans le mois de mai 1809, c’est-à-dire 24 ans
après, M. Mathieu , capitaine d’artillerie, de résidence
en Corse, aussi distingué par ses talent militaires
que par son goût pour les sciences naturelles
, parcourant la montagne granitique escarpée
qui est à côté du village de Sainte-Lucie, à sept
lieues de distance de la place où fut trouvé le
premier bloc, fixa son attention sur une masse
saillante de roche entièrement recouverte de lichens
et de mousses qui en cachaient les caractères
extérieurs, mais une .fente ou cassure accidentelle
, ayant mis à découvert dans cette partie
la contexture intérieure de la pierre, M. Mathieu
fut agréablement surpris de reconnaître que cette
masse entière était de granit orbiculaire, semblable,
quand à la pâte, a la couleur et au système de
formation, au granit orbiculaire qui avait fait
l ’objet de tant de recherches infructueuses; d’autres
masses voisines les unes des autres, également
revetues de vieux lichens et d’anciennes mousses,
faisant présumer à M. Mathieu qu’elles pouvaient
bien être de la même nature, il les attaqua avec
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le marteau et les reconnut en effet comme appartenant
au même granit orbiculaire. C’est aux trois
quarts environ de la fauteur de la montagne de
Sainte-Lucie, et sur un sol appartenant à M. Jean-
P au l Roccasserra, que cette découverte a été
faite.
/ Comme ici le point le plus important pour la
géologie est de bien constater les gisemens de ce
granit, afin qu’il ne reste aucune incertitude sur
son adhérence a la roche sur laquelle il a pris
naissance, il est nécessaire pour bien se faire entendre
à ce sujet, de savoir que,la montagne de
Sainte-Lucie, est en général composée d’un granit
grisâtre, formé de quartz, de feld-spath et de
mica, et qu’elle eàt élevée de six cents pieds environ
(1).
Nous supposerons que l’observateur est sur le
sommet de la montagne où des blocs et des masses
de granit gris sont a nu ; quelques unes sont
(1) Je tiens tous ces détails instructifs de M. Mathieu
lui-même, que j’ai eu le plaisir de voir à son passage à
Paris, lorsqu’il s’est rendu en Hollande où il a été appelé
par ordrè du ministre. Il a bien voulu me donner la position
de la montagne de Saint-Lucie, en dessiner l ’esquisse
et marquer les places où se trouve assis le granit
globuleux; et c est d apres son invitation et son agrément
que je donne ici celte notice, pour servir de supplément
h ce que j ai dit du granit orbiculaire du Taravo,