5 o8 DES r o c h e s m a g n é s i e n n e s ,
de micas n’aient joué un grand rôle dans la
composition des granits en général, particulièrement
dans les roches granitiques schisteuses,
gneiss des allemands, où le mica est souvent si
abondant que les montagnes nombreuses qui en
sont formées portent le nom de roches micacées;
on le retrouve également dans le quartz feuillete,
dit aussi quartz micacé ; tandis que ce n’est que
rarement , je dirais presque accidentellement ,
qu’on le rencontre dans les roches magnésiennes ;
il est même à propos d’observer que l’on a souvent
confondu de petites lames talcqueuses d apparence
micacée , telles que celles qu’on trouve dans
le cypolin, avec du véritable mica.
Ne paraîtrait-il pas naturel, d’après cette considération,
d’établir une ligne de démarcation
entre le mica et les élémens constitutifs des roches
magnésiennes : voyons si l’analyse peut servir
à confirmer ou à détruire cette opinion.
ANALYSES DE TROIS VARIETES DE MICA, PAR
M. KLAPROTH. 1 2
1 . Mica de Zinwalde ; silice, 47 ? alumine,
20; potasse, 135 oxide de fer, 15,5j oxide de
manganèse, 1,75 5 perte, 2,75.
2. Mica en grandes fe u ille s ; silice, 4$ j abomine,
34,25; potasse, 8.76; oxide de fer, 4>^j
oxide de manganèse, o,5; perte, 4-
5 Mica noir de Sibérie,• silice, 4^,5 ; alumine,
p S potassé, 10; oxide de fer, 22;
oxide de manganèse, 2; magnésie, 9; perte, 3.
Ce tableau comparatif de trois variétés de
mica, nous présente dans toutes la potasse qui
ne se trouve pas dans les roches magnésiennes ;
la magnésie manque absolument dans le mica de
Zinwalde et dans celui a grandes feuilles. Quant
au mica noir de Sibérie, il est plus abondant en
fer que les deux autres, et on y trouve 9 de magnésie
; mais si sa position n’est pas dans le voisinage
de quelque roche magnésienne, ce qui reste
à observer, on peut alors la considérer comme
formant en quelque sorte le passage des micas
aux talcs magnésiens, à l’aide de quelque circonstance
particulière ; mais il est nécessaire, avant d é-
tablir une opinion 'a ce sujet , de bien connaître
le gisement du mica noir.
L’on peut considérer dans ces analyses, parti-
eulièrément dans celle du mica de Zinwalde, une
analogie assez remarquable avec le feld-spath limpide
le plus brillant, Yadulaire.
Ce rapprochement ne doit point nous surprendre,
puisqu’à l’époque de la composition des
roches granitiques, le mica s’est formé dans le
même fluide qui tenait en dissolution les pari-
lies constituantes du feld-spath, et que celles-ci
n’offrent de différences sensibles, avec les autres^