ce que je vais faire en entrant dans quelques détails
que je tâcherai d’abréger autant qu’il me sera
possible.
§• her
Les schistes micacés, les hornblendes sckis-
teuses, sont des roches contemporaines *J
quant à leur formation, de celles des granits
proprement dits.
Pour traiter cette question avec méthode, ayons
sans cesse présent à la pensée le mode de formation
des granits, et voyons leurs élémens dissous
et suspendus dans un fluide qui a permis aux
parties similaires de s’unir pour former des
corps simples» ou de se combiner pour donner
naissance à dès corps composés qüf ont affecté
en tout ou en partie les formes qui leurs sont
propres. Observons bien ce que1 les faits bous apprennent
que, dans quelques circonstances, des
précipitations lentes et successives ont donné lieu
à la formation de diverses couches distinctes,
tandis que dans d’autres cas la précipitation s’étant
opérée plus en'grand et par des accumulations
uniformes plus abondantes et plus long-’
temps soutenues, a produit dés bancs' ou des
masses contigües d’une épaisseur considérable,
tantôt de granits à groS grains, tantôt de granits
dont les élémens sont si atténués, que l’oeil a be~
soin d’une loupe pour en distinguer les caractères;
mais ces pierres, en très-petits grains, n’en sont
pas moins des granits d’une origine semblable aux
autres (i)> Il en est de meme des schistes micacés,
des gneiss, des hornblendes schisteuses; toutes
ces roches ne sortent pas de la limite des granits,
puisqu’on les trouve souvent interposés entre
des couches de granits à gros grains.
M. de Saussure s’étant élevé sur le glacier de
l’Aiguille-du-Midi, à treize cent quatre-vingt toises
de hauteur, nous fait part de ses observations de
la manière suivante :
« Ce rocher, dit le savant géologue, est un des
3),‘ plus extraordinaires que j’aie jamais vu, un
55 mélange bisare de vrai granit en masse, avec
» une roche grise, pesante, qui tient de la roche
V de corne, qui n’a aucune ressemblance avec
» le granit, et qui prend au-dehors une couleur
» de rouille. Ici c’est un banc de granit encaissé
» entre des couches de cette roche ; la , le même
» banc est, par place, de granits, par place, de
» cette roche ; plus loin ce sont des filons trans- (i)
(i) Tel est un granit noir d’Egypte à grains si atténués,
que sps élémens masqués par la côuleur noire de l ’horn-
blendè, donnent à cette pierre l’aspect d’une lave compacte
basaltique. Aussi plusieurs antiquaires, en décrivant
des monumens faits de ce granit, lui ont-il donné
le noïn impropre de basalte.