talliques ou des minéraux qui y ont été ensevelis.
M. Werner, qui a traité à fond cette grande et
belle question dans un ouvrage particulier, répond
d’une manière péremptoire à toutes les
objections qu’on a faites ou qu’on pourrait faire à
ce sujet. Ceux qui n ont pas encore acquis toutes les
notions nécessaires sur cette importante matière ,
lie sauraient se dispenser de lire et méditer avec
soin cette savante dissertation ; l’on y verra que
ce célèbre minéralogiste, qui réside depuis longtemps
au centre des plus ncbes et des plus remarquables
exploitations d e là Saxe, et qui en
a compare la marche et le gisement avec ceux
des autres lieux qu il a visites, n’a établi son opinion
que d’après des faits positifs et des recherches
pratiques, longues et soutenues.
La théorie des filons une fois admise, les conséquences
naturelles qui en découlent ne sont
point hypothétiques, particulièrement pour ceux
qui dirigent leurs efforts et le genre de leur étude
vers la recherche d e là vérité, et celle - ci doit
s appuyer sur la hase inébranlable des faits.
Oi* ces fentes, ces fissures et ces ouvertures
profondes qui coupent en tant de sens les montagnes
a filons, n’attestent-elles pas qu’elles sont
le résultat d’un grand accident de la nature, h
une époque désastreuse où la terre agitée par de
violentes secousses, et ebranlee par de terribles
convulsions, éprouva cette multitude de déchirures
qui ouvrirent son sein et dérangèrent l’assiette
primitive des montagnes.
Ce sont-là sans doute des faits mémorables
dignes de nos méditations; ils nous conduisent
à d’autres vérités ; en voici une, par exemple,
qui est frappante, et qui s’enchaîne naturellement
avec les résultats dépendans de ces mêmes faits.
L’on sait que le Rhin, le Rhône, l’Arve, le
Doubs, le Céze, le Gardon, l’Arriège, le Salat et
tant d’autres fleuves ou rivières, charrient de
l ’or parmi leurs sables quartzeux; ce riche métal
y est ‘en grain. Les naturalistes qui ont observé
avec des yeux attentifs, ces substances minérales
de transport, n’ont jamais considéré cet or comme
le produit des filons métalliques que ces fleuves
et ces rivières entamment dans leurs cours et réduisent
en paillettes, en même temps que leurs
flots atténuent et convertissent en sable le. quartz
qui leur a servi de gangue ; cette dernière théorie
est trop contraire à l’observation et aux résultats
de tant de recherches dispendieuses qui ont été
faites pour découvrir ces prétendus filons, pour
qu’on puisse l’admettre.
On ne peut donc considérer cet or de transport
, ainsi que le sable qui l’accompagne, que
comme 1 ouvrage d’une grande ailuvion qui les a
tirés de leur site natal, et les a déposés secondaire-
rement dans des places particulières, où des