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CHAPITRE VI.
DES TRÀPPS ÈT DES ROCHES TRÀPPÉENNES.
T U E S G Ê N E R A R E S .
L a nature, qui dans une.des grandes révolutions
qu’elle a éprouvée, a formé les granits et les porphyres,
paraît avoir à la même époque donne naissance
au système de composition dès roches trap-
péennes.
Il est effrayant, pour l’imagination de l’homme,
de se représenter le tableau de tant d’immenses tp-
placemens de matières livrées à la fureup dès flots,
de la dissolution générale de ces substances, des
combinaisons et de lois physiques auxquelles elles
ont été soumises, des précipitations rapides, lentes^
interrompues ou prolongées, qui ont donné lieu à
tant d’accumulations de matières minérales diverses
qui occupent à présent en étendue et en
profondeur une grande partie du globe terrestre.
Cependant les faits sont-là!Les caractères et les
accessoires qui les entourent sont si remarqua-
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DES T R A P P S , v u e s GÉNÉRÂT ES, 265
blés, si propres à être saisis lorsqu’on prend la
peine de les étudier, et en même temps si constamment*
en rapport, sous certains points de vue,
avec la marche présente de la nature, qu’il faudrait
pour ainsi dire faire abnégation de l’usage de ses
sens et de sa raison, pour se refuser a reconnaître
que les matériaux nombreux et variés qui
ont servi à la formation de tant de chaînes granitiques
et porphyritiques, ont dû nécessairement
exister sous un autre mode , avant qu’une dis-,
solution générale et complété, n eut entièrement
fait disparaître les formes, et les caractères dont
Ces corps étaient revêtus avant cette grande et
. antique catastrophe.
Occupons-nous à:réunir ici les preuves propres
à démontrer que les roches de trapp datent de
la même,époque, et tâchons en même temps de
débrouiller cette partie difficile de la minéralogie
qui a donné lieu à plusieurs erreurs, et surtout qui
a fait enfanter une multitude de noms aussi en
opposition avec la langue française qu’ils le sont
avec la raison, et dont on aurait pu sans doute
së passer facilement , si dans le commencement
on se fût occupé à suivre la marche delà nature,
au lieu de s’obstiner à fabriquer des méthodes
artificielles dans le cabinet.
J’exposai dans le livre que je publiai en 1788,
sur l’histoire naturelle des roches de trapp, les
motifs qui durent me déterminer par égard et