là des détails et des faits en ce genre qui manquent
à l’histoire naturelle de ces innombrables
animalcules de la mer, sans cesse occupes a fabriquer
en grand des masses énormes de chaux,
substance qui n’existe certainement pas toute
formée dans la mer ; car il y a déjà bien des siècles
que toutes les sources en seraient complètement
taries par l’emploi que la nature en a fait et ne
cesse d’en faire , soit dans la formation des anciennes
montagnes coquillières et madféporiques
qüi constituent une grande partie des continens,
soit dans celles qui s’ébauchent et sç préparent par
les mêmes moyens dans le sein des mers. Il faut
donc qu’il existe un mode de la reproduire, ou
plutôt de la régénérer; et, puisque nous voyons
tous les corps organisés occupés sans relâche à la
procréer ( car ils ne sauraient la prendre toute
formée là où elle n’ést pas), il faut croire que la
nature a un moyen particulier pour la produire et
en approvisionner l’immense multitude d’êtres
oxui en ont besoin.
- Au reste, former ou donner naissance à la
chaux, n’est-ce autre chose, je le répète, que la
faculté accordée aux êtres organisés de combiner
'1rs principes gazeux propres à produire cette
substance minérale si utile et si nécessaire à
leur existence, et destinée ensuite à augmenter la
matière solide du globe.
d e s h a u t e s m o n t a g n e s . 55
S IV.
Des hautes montagnes calcaires dans lesquelles
on n aperçoit que peu de corps organisés.
Il s’agit ici d’un calcaire disposé en grandes
masses, mais moins ancien sans doute que celui
qu’on trouve parmi les granits; ce dernier, je le
répète, a été tenu en dissolution, et ne se montre
jamais que sous forme spathique. Le calcaire qui
fait l’objet de cette division mérite d’autant plus
d’attention, qu’il constitue la majeure partie des
chaînes calcaires les plus étendues et en meme
temps les plus élevées.
C’est celui-ci que Saussure a appelé caltaire
compacte , tandis qu’il a nommé celui des pays
granitiques calcaire grenu : mais l’une et l’autre
dénomination paraissent trop vagues, trop équivoques
, et induiraient souvent en erreur ceux
qui commencent à se livrer à l’étude de la géologie
, et même,ceux qui n’auraient pas une très-
grande habitude des minéraux.
Werner, en considérant ce calcaire comme
formé après son calcaire primitif, et intermédiaire
entre celui qu’il appelle de troisième formation,
lui donna le nom de calcaire de transition.
Cette distinction serait bonne et même phi