CHAPITRE AI IL
DES ROCHES MAGNÉSIENNES,
V U E S G ÉN É R A L E S .
L es talcs écailleux ou granuleux, les s té alites,
opaques ou demi-transparentes, les pierres onctueuses
de la Çhine, connues sous le nom de
pierre - cle - lard ; les serpentines de couleur et
de dureté différentes ; les pierres ollaires, les
asbestes , les amiantes, les cuirs fo s s ile s , etc.
sont autant de mots bons ou mauvais dont les
minéralogistes ont fait usage pour designer des
pierres sur lesquelles il règne encore beaucoup
d’incertitude et une sorte d’obscurité qui exigeraient
diverses recherches tant sur leurs véritables
gisemens, que sur les rapports ou les
différences que ces pierres ont entre elles ; sur leurs
caractères distinctifs, ainsi que sur les produits
constans ou variables résultans des bonnes analyses
faites ou de celles qui resteraient à faire.
Il faut croire que c’est par toutes ces raisons r
qu’on a donné la préférence à d’autres branches»
de géologie qui semblaient présenter d’abord un
peu moins d’embarras et de confusion, mais qui
n’en ont pas moins exigé de grandes recherches,
malgré cette espèce d’attrait, d’instinct quelles
offraient à la pensée.
Telle est en général la marche naturelle de l’es-
prit humain, lorsqu’il s’agit d’aller à la recherche
des faits qu’on ne peut atteindre que par une persévérance
soutenue, qu’en observant la nature sur
des points différens, situés souvent à de grandes
distances, et lorsqu’on a besoin surtout de s’appuyer
sur des rapports de gisemens, sur des* analyses
comparées, quelquefois variables, qui laissent des
incertitudes fatigantes; en un mot, lorsqu’il est
nécessaire d’être assez riche de moyens et de faits
pour répondre à foutes les objections. Convenons
dans ce cas qu’il n’y a qu’un grand amour de la
science et un désir ardent pour la recherche de
la vérité, qui puisse faire surmonter autant de difficultés.
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J’ai été dans le cas d’observer en place un
assez grand nombre de roches magnésiennes, soit
dans les Alpes du Briançonnais, du bourg d’Oi-
san, du Tyrol, de diverses parties de l’Italie,
du nord de l’Ecosse', du côté de Port-Soj et
Ülnvereri; j’ai suivi il y a trois ans, avec une
attention plus soutenue encore, le grand système
des roches magnésiennes des montagnes de
la Guardia, delà Polchevera et de la Boquetta,