fleuves et des rivièrès ont ensuite creuse leur
lit, et minent journellement ces grands dépôts,
de sables aurifères.
L’on doit donc naturellement en conclure
qu’une grande révolution postérieure à la formation
de plusieurs métaux, et à leur encaissement
dans les filons, est venue briser et détruire les
masses quartzeuses qui les renfermaient , et qu’à
•cette époque l’action des courans et le balancement
des mers les ont converties en sable.
Si quelques personnes, voulaient contester ce
qu’on avance ici sur l’origine des sables aurifères ,
il faudrait les inviter à porter leurs regards sur
des accumulations du même genre, mais qui ont eu
lieu beaucoup plus en grand vers les régions équatoriales,
et les engager à nous apprendre si elles croient
que de simples fleuves et des rivières aient déposé à
de si grandes hauteurs ces amas immenses de sables
quartzeux, mêlé de grains et de paillettes d’or,
quelquefois même de platine, qui ceignent les Cor-
dillières de Santa-Fê, du Choco, etc., forment
des montagnes dans lesquelles on trouve des dents
et des ossemens d’éléphans et d’autres grands
quadrupèdes terrestres, transportés avec des dépouilles
marines à des hauteurs qui excèdent
treize cents toises.
Les métaux considérés relativement à leur gisement
, tant primitif que secondaire, peuvent donc
répandre plus de lumière qu’on ne se l’imaginerait*
d’abord, sur l’histoire naturelle de la terre.
Ils attestent l’existence de plusieurs révolutions
d’un grand ordre, et qui coincident avec celles
dont nous avons fait mention dans le premier
volume de eet ouvrage.
Cette partie, véritablement philosophique de la
minéralogie, 'élève nos pensées v ers de grands ob j ets,
et satisfait bien autrement noue entendement et
notre raison , que -ces arides nomenclatures qui
tuent les idées et dont les changera eus perpétuels
fatiguent la patience, et nous éloigneraient à jamais
de l’instTUction, si l’amour de la science n en faisait
Supporter les dégoûts. Je n’attaque ici que 1 excès
et non la méthode ; le mauvais goût et non le
besoin des termes que les nouvelles découvertes
peuvent exiger, lorsque ceux-ci sont d’un choix
heureux et analogues au génie de la langue dans
laquelle on écrit.
L’ongme des filons nous -conduit a la question
la plus délicate, et en même temps la plus difficile
que • puisse présenter la géologie, celle
qui touche a la cause formatrice des substances
métalliques. Ici les données nous manquent, et
chacun semble avoir éludé la question en se contentant
de placer les métaux dans la classe des
matières qu’il a paru plus commode d appeler
primitives. Je dois être, sans doute, aussi circonspect au
moins que tout autre dans un sujet environne