déjà une liste très-nombreuse des comètes qui
«coupent l’orbïie de la terre, pour que nous puissions
reconnaître dans «ces corps errans une des
Causes des divers accidens qui peuvent atteindre
notre planète j la géométrie peut calculer sans
peine les effets qui -en résulteraient à telle ou
telle distance. 3e n’entends parler ici que de l'approche
de ces masses à un certain point donné j
car leur choe entraînerait la ruine totale du
globe. Quoique les chances à courir à ce sujet
se trouvent dans la ligne la plus reculée dés probabilités
, il faut se rappeler que la nature n’est
jamais gênée par le temps, puisque le temps ,
ainsi que l’a très-ingénieusement observé Biaffon,
ne peut être représenté que par h mouvement
et par ses effets, c est-h-dire par la. succession
des Opérations de la nature.
Dans d’autres circonstances, des contrées peuvent
s abîmer, des détroits s’ouvrir et donner
passage à l’écoulement des mers,- dès conflagrations
souterraines d’une «grande étendue , l’expansion
des eaux réduites en vapeurs par ces embrâ-
semens intestins, et dont tant de restes nous retracent
l’ancienne ^istence, peuvent aussi être
autant de causes secondaires des changemens de
figure que la yroûte de la terre a éprouvés : or
dans ces circonstances, il faut avoir présent à la
pensée que deà montagnes de trois et de quatre
mille toises de hauteur, ne sont en quelque sorte
«rue de t r è s -petites protubérences , comparativement
au diamètre de la terre.
M. de Humboldt, dans ses longues et pénibles
stations sur les hauts sommets des Andes, contemplant
ce système de hautes montagnes qui
servent, dans cette partie du monde, de barrières
à de vastes mers, frappé du nombre des volcans
qui agitent ces énormes liasses, et se trouvant
èmr un des plus hauts pics volcaniques, le Chim-
borazo, ne put s’empêcher de s’écrier : malheur
au genre humain si le f e u volcanique se fa i t
jour a. travers le (éhimborazo (t)*
L’examen attentif des filons, l’étude approfondie
de leur marche, nous conduit a attribuer
leur origine générale à des coupures accidentelles
qui se sont formées au milieu des masses
pierreuses ou terreuses qui les recèlent, et qui
ont été comblées postérieurement, ou peut-être
simultanément par les sédimens des substances me-
(0 Voyez la lettre de M. Humboldt à M. Delambre,
insérée dans le tome I I , page i 7fl des Annales l i Muséum
d’histoire naturelle, où ce célèbre voyageur s exprime
ainsi Nous avons trouvé des roches brûlées et de
» la pierre-ponce à 5,o5i toises de haut. Malheur au
« genre humain si le feu volcanique ( car on peut dire
» que le plateau de Quito est un seul volcan à plusieurs
» cimes,) se fait jour a travers le Chimborazo r.