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demi-transparente dans la pâte même de ce porphyre.
Le porphyre à fond rouge, qui porte aussi le
nom d antique, et dont les carrières sont en
‘Egypte, a une grande durete', reçoit un poli vif
et a un ton de couleur très- riche ; mais ses cristaux
sont petits, minces et souvent formes en aiguille;
cependant, lorsqu’ils se trouvent d’un blanc
mat bien pur, ils produisent un très-bel effet sur
un aussi beau fond. Il est assez rare d’obtenir des
pièces un peu grandes avec des cristaux de feldspath
aussi blancs, car le plus souvent ils ont une
legere, nuance, dun rouge agréable à la vérité,
mais qui diminue le contraste et l’effet que produisent
ceux qui sont très - blancs. Le porphyre
rouge présente aussi, dans quelques blocs, des
espèces de taches, depuis la grosseur d’un oeuf
jusqu à celle de la main et même beaucoup plus
grandes, dont la couleur est plusjpâle et la structure
plus rapprochée de celle des granits Les porphyres
qui renferment beaucoup de*ces taches,
ont l’aspect d’un poudingue; j’ai vu à Venise, à 1 eglise de Saint-Marc, si riche en colonnes antiques
de toutes les espèces , une colonne de porphyre
rouge très-remarquable par les taches dont
je viens de faire mention. Lorsqu’on les obserye
de près, on voit qu’elles tiennent à un système
particulier de cristallisation, qui rapproche ces
taches des granits, ce qui tend à confirmer ce que
nous avons dit sur l’analogie de leur formation.
Si l’on chauffe à un feù un peu fort, un échantillon
du porphyre rouge, sa couleur passe bien*
tôt au noir foncé; il en est de même du porphyre
à fond vert.
Cette circonstance tient à ce que le feu rapproche
de l’état métallique le fer oxidé qui colo-
roit ces porphyres, et ceux-ci font alors mouvoir
le barreau aimanté. Il est à propos de ne pas quitter ce sujet sans
revenir encore sur la base des porphyres, afin que
ceux à qui cette matière n’est pas très-familière,
puissent s’en former une idée exacte, d’autant
plus qu’elle n’a pas même été encore ébauchée
dans aucun des ouvrages de minéralogie : ce que
l’on doit attribuer à l’obscurité et aux embarras
que les mauvaises nomenclatures ont répandu
sur cette partie intéressante mais difficile de l’histoire
naturelle des roches.
La pâte des porphyres a pour matière dominante
le feld-spath'compacte, substance pierreuse
composée, dans laquelle, ainsi qu’on a pu le voir
par les analyses que j’en ai données, on trouve
toujours de l’alkali végétal ou de l’alkali minéral.
Ce feld-spath compacte qui constitue ainsi le fond
de cette roche, est masqué en outre par beaucoup
de fer dans un état d’oxidaiion qui en a déterminé
les couleurs; et c’est du milieu de ce mélange