C L A S S I F I C A T I O N
et ne sont composés que des mêmes
élémens, disposés dans le même ordre.
Ces blocs reposent sur des laves compactes
basaltiques, recouvertes de laves
décomposées, sur lesquelles la végétation
s'est établie; ils sont dispersés sur ce
plateau, et enfoncés de quelques pouces
de profondeur dans la lave altérée. 11 est
probable qu’ils sont les restes de masses
beaucoup plus considérables, qui auront
été détruites et qui ont appartenu à des
couraus de mêmes matières : l ’altération
que le fer éprouve à l ’air, est encore
une des causes de leur destruction.
Nous ne connaissons rien d’analogue
au genre particulier de roche qui a
donné naissance à cette singulière lave ,
que j’ai appelée granitoïde parce que ,
étant formée d’une agrégation de cristaux
pierreux, de titane silicéo-c aie aire,
qui se croisent et s’entrelassent avec des
cristaux imparfaits et des grains de fer
oligiste, et avec quelques écailles de fer
oxidulé, son tissu et sa contexture ont
l’aspect plutôt granitique que porphyri-
tique ; on ne saurait d’ailleurs la placer
autre part.
Au surplus, nous allons voir qu’une
lave semblable existe ét forme un grand
courant au milieu d’autres laves de nature
differente, dans le volcan éteint de
B ea u lieu , à cinq lieues d’Aix , dans
l’ancienne Provence, où le fond du sol
DES PRODUITS VOLCANIQUES. 4^7
ou du plateau au travers duquel le volcan
s’est fait jour, est calcaire, ainsi qu’au
mont Meissners. Et puisque 1 un et 1 autre
de ces volcans éteints offrent, au-dessus
du calcaire , des amoncellemens de laves
entièrement étrangères à ce genre de
pierre ; et qu’on ne trouve rien de semblable
dans les contrées qui n ont jamais
été la proie des feux souterrains, telles
que les A lp e s , les Pyrenees et autres ,
il faut bien en conclure que ces matières
gisent, non-seulement au-dessous du
ca lca ir e , mais à des profondeurs qui
excèdent peut-être celle de nos granits
et de nos porphyres ordinaires, puisque
les laves granitiques et porpbyritiques
que les volcans mettent au jour, sont
dépourvues de quartz en grains ou de
quartz en cristaux, ainsi que je 1 ai déjà
observé ailleurs : tandis que la plupart
de nos granits et de nos porphyres en
sont pourvus. D ’ailleurs, la roche particulière
que je viens de décrire sous le
n.° 1 1 ,. nous est entièrement inconnue ,
comme roche de ce genre; son gisement
doit donc être à une grande profondeur
, puisque nous ne la rencontrons
que dans les pays volcanisés.
Si l’on trouvait, au reste, que j’ai
eu tort de la placer à la suite des laves
granitoïdes , rien n empeclie de la considérer
ici comme dans une sorte d’ap->
p eu d ix , d’où il sera facile de la reti