les fragmens de laves qui les composent sont
plus ou moins anguleux ; mais il n’est pas aussi
aise de définir le mélange, et en quelque sorte Ta-
malgamme des substances volcaniques auxquelles
les Italiens ont donné depuis long-temps le nom.
de tuffa , nom qu’il est bon de conserver et qu’on
ne doit point traduire en français pat1 celui dé
tuf) parce qu’il présenterait alors une acception
erronée.
Les tuffas sont tantôt composés de diverses substances
volcaniques plus ou moins atténuées, liées
par un ciment terreux qui a quelquefois beaucoup
d’adhésion, tandis que dans d’autres circonstances
il se pulvérise sous les doigts ou se
détruit au moindre eboc.
La couleur des tuffas due au fer, qui joue un
si grand rôle dans les produits volcaniques, a
éprouvé en s’oxidant beaucoup de modifications;
car l’on voit de ces tuffas qui n’ont quelquefois
qu’une seule couleur dominante, et sont tantôt
d’un jaune rougeâtre, tantôt d’un rouge de brique ,
d’autres fois d’un noir ou d’un gris plus ou moins
foncé, tandis qu’ils réunissent, dans d’autres circonstances,
le mélange de ces diverses couleurs.
Les tuffas sont souvent disposés en couches
épaisses superposées les unes au-dessus des autres;
on en voit qui sont presque horizontales ou légèrement
inclinées; d’autres presque verticales et
imitant par leur position de grandes coulées de
DES P R O D U I T S V O L C A N I Q U E S . 6 6 7
matières boueuses qui sembleraient être descendues
de quelques éminences supérieures.
Il esta remarquer aussi que la plupart de Ces
tuffas sont recouverts par des laves compactes
qui appartiennent à de véritables courans de
matières fondues; on en voit même au-dessus
desquels reposent de grandes chaussées dé laves
colonnaires.
La classification des tuffas ne serait pas difficile
s’ils avaient constamment un caractère uni-
formé, mais il arrive souvent que leur pâteiren*
fermant une multitude de très-petits fragmens
anguleux ou émoussés de laves dures de diverses
espèces , ils peuvent être considérés rigoureusement,
alors comme appartenant autant àux brèches
qu’aux tuffas.
Il arrive àussi, dans quelques circonstances,
quê de véritables brèches bien caractérisées sont
cimentées par de véritables tuffas ; il peut en
être de inême des poudingues volcaniques. Jé ne
vois qti’un moyen de parer à cet embarras dan»
la méthode, c’est celui de décrire avec soin ces
produits volcaniques, et de prendre pour caractère
principal la partie dominante du composé.
Ainsi toutes les fois que les fragmens de lave qui
constituent la brèche forment la masse principale,
celle-ci doit être classée dans la section des
brèches volcaniques , abstraction faite du ciment