A P P E N D I C E
Des chrysolites ou péridots granuleux des
volcans.
J’ai fait remarquer combien il était difficile
de classer d’une manière satisfaisante les laves
qui renferment des péridots.
Cette substance minerai© est répandue en si
grande abondance dans plusieurs de ces laves ,
quelle est digne de fixer l’attention des géologues,
surtout si l’on considère qu’on ne l’a point encore
reconnue dans aucune des roches non volcani-
ques qui ont été examinées jusqu’à présent.
La disposition constamment granuleuse des péridots
, même dans les masses irrégulières qui pèsent
plusieurs livres, leur intime adhérence avec
les laves compactes qui les renferment, présentent
des embarras dans la théorie ; car, d’une part,
ces grains de péridots n’étant ni roullés, ni arrondis,
ni fracturés, ne peuvent être considérés
comme appartenant à des brèches , à des pou-
dingues, à des grès, ou formant des amigdaloïdes.
Cependant la pâte dans laquelle ils sont disséminés,
les principes constituans dont elle est formée,
étant chimiquement analogues à ceux des porphyres
, ne permettent guères de les tirer de ce
DES PRODU I T S VOLCANIQUES. 555
genre de roche, du moins quand à la base ; cela
est si vrai que si les péridots, au lieu d’être granuleux,
se présentaient sous une forme géométrique
plus ou moins régulière , je ne balancerais pas à
considérer la lave qui les contiendrait comme provenant
d’un véritable porphyre d’une espèce particulière
: mais nous n’avons jusqu’à présent que
des indices de cristallisation applicables à un
ou tout au plus à deux exemples isolés, ce qui
fait qu’on ne saurait s’en servir pour en former
une loi générale. Cependant comme en géo-
lo gie il faut toujours en revenir aux masses et aux
parties constituantes qui les composent ; si la base
des laves qui renferment les péridots granuleux
offre les mêmes résultats, par l’analyse , que celle
qui sert de base aux porphyres ; si l’on voit dans
la même pâte où sont les péridots, des cristaux
bien distincts, bien prononcés, d’hornblende,
de pyroxènes, et même de feld-spath ; et si l’on
ajoute à ces faits celui qu’on trouve aussi le péri-
dot granuleux disséminé dans quelques laves
amygdaloides, on est véritablement embarrassé de
désigner la place fixe qui pourrait leur convenir
le mieux sous tous les rapports. C’est ce qui m’a déterminé
à en former un appendice particulier à
la suite des laves amigdaloïdes , d’où il sera facile
de les séparer, si des recherches subséquentes
ou de nouveaux faits autorisent à les placer
autre part.