2 l 4 DES ROCHES PORPHYTI gUES ,
ne'raux divers qui embarrasseroient l’esprit en y jetant
de la confusion, est bonne dans ce sens, et la
géologie peut en faire usage en prévenant néanmoins
qu’elle ne l’admet que par ce motif.
Car dans l’ordre naturel, les granits et les porphyres
ont une origine commune ; souvent même
les passages de l’un à l’autre sont si insensibles,
et en même temps si embarrassans, qu’il arrive
dans plusieurs cas qu’on reste dans le doute, pour
savoir d’une manière positive si tel ou tel morceau
doit trouver place dans les granits ou parmi
les porphyres.
J’avais fait plusieurs fois cette observation, en
parcourant avec Dolomieu des montagnes granitiques
; aussi cet excellent observateur n’a pas
manqué de dire, dans son Mémoire sur les poches
composées, qu’en géologie, toutes les fois
qu’il est question des porphyres, il faut sans
cesse les considérer comme tenant au même système
de formation que les granits.
S’il était nécessaire de donner un nouvel appui
à ce fait important, je pourrais ajouter que
les élémens chimiques de l’une et de l’autre roche
sont les mêmes, avec la seule différence qu’en général
le feld-spath est plus abondant dans les porphyres
que dans les granits, qu’il s’y présente sous
une double modification qui tient à cet état d’excès
; car non-seulement le fond de la roche n’est
qu’un feld-spath compacte, masqué le plus sou,-
vent par du fer, dont l’oxidation plus ou moins
avancée détermine la couleur ; mais on voit encore
que des cristaux de feld-spath d’une substance
plus pure et d’une couleur presque toujours différente,
ont pris naissance au milieu de cette
base compacte de feld-spath qui forme le fond de
la pierre.
Ces cristaux de feld-spath disposés en paral-
lélipipèdes, sont quelquefois opaques, et dun
blanc parfait au milieu d’une pâte du noir le plus
intense, qui doit sa couleur foncée à de tres-pe-
tites écailles d’hornblende, mélangées avec le
feld-spath compacte du fond ou à du fer. Tel le
porphyre noir et blanc antique d’Egypte, un des
plus remarquables, et que les anciens ont toujours
recherché.
Le porphyre à fond vert, connu sous le nom
à’ophites, renferme des cristaux de feld-spath
aussi grands et aussi bien prononcés que ceux du
porphyre dont nous venons de faire mention;
mais ils sont moins blancs, ayant presque toujours
un peu participé du fond de la couleur de
la pierre, et ayant presque toujours une teinte
lavée de vert: ils renferment en outre quelques
petits cristaux d’hornblende noire. Il est à observer
aussi que c’est dans cette belle variété de porphyre
vert, dit serpentin antique, qu’on trouve
quelquefois des globules très-purs de calcédoine