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^^^ KLPTILES OPHIDIENS,
les poumons ; il forme là des franges et des duplicatures
, sortes d epiploons dans l'épaisseur desquels on
trouve des vaisseaux divers, artères, veines, lymphatiques,
et de la graissedont la quantité est variable. C'est
surtout dans le mésentère des espèces qui, dans nos
climats , s'engourdissent pendant l'hiver, que cette
graisse s'accumule en automne pour être absorbée
pendant le temps que le Serpent reste dans l'état de
léthariOii e,
Nous avons déjà dit que les Serpents peuvent supporter
les abstinences ou les privations d'aliments pendant
un temps considérable; cependant ces Reptiles ,
quoique sobres et se contentant d'une nourriture prise
à de longs intervalles, en avalenten une seule fois,
lorsque les circonstances sont propices, une masse véritablement
prodigieuse. La proie qu'ils saisissent sans
la diviser, et qu'ils engloutissent goulument, est quelquefois
tellement volumineuse qu'elle égale presque
par son poids celui de leur -propre corps. Il est vrai
qu'ils ont la faculté d'extraire delà matière animale ,
ainsi avalée tout d'une pièce et sans être divisée , tout
ce qui pouvait être rendu fluide, afinque, sous cette
forme nouvelle, gazeuse ou liquide , les éléments qui
composent ces matières soient introduits dans leur
économie, dont ces substances absorbées deviendront
partie intégrante, et participeront à la vie de l'individu.
Il résuite de cette circonstance qu'on peut dire
des Ophidiens qu'ils sont, parmi les animaux vertébrés,
ceux qui tirent le plus grand parti de la nourriturequ'ils
ingèrent, puisque en réalité ils en ontabsorbé
tous les principes constituants qui pouvaient fournir
des éléments alibiles. Il est vrai que , comme ils sont
tout à fait carnassiers, ils trouventdans I|eur proie déjà
-M/rRiriON, DIGESTION. DEFECATION. 169
animalisée, des matériaux ayant reçu d'avance plusieurs
préparations successives ; ce sont des préliminaires
qui les rendent dès lors plus aptes à l'assimilation.
Les Serpents font ainsi l'analyse la plus complète et
la dissolution chimique absolue de toutes les matières
animales ; gélatine , fibrine , albumine solide ou non ;
car tout ce qui était susceptible d'être liquéfié ou gazéifié
se combine de nouveau par l'acte de la digestion.
Cette fonction se complique en effet de dissolution , de
compression, de soustraction aux causes physiques générales,
afin de produire une nouvelle synthèse par des
procédés admirables qui se succèdent pour coopérer à
une même action , et pour atteindre le but réel de la
nutrition, par l'intermède des forces absorbantes et
assimilatrices.
Cependant il reste un résidu excrémentitieldes substances
qui n'ont pu être assimilées; mais elles sont
peu copieuses et réduites à la plus simple expression.
Ce sont les poils, les plumes , les enveloppes cornées
ties becs , des ongles, des ergots , la portion émaillée
des dents et la base calcaire des os. Ces déjections,
dont la forme, la couleur, les apparences varient, sont
ordinairement rejetées en une masse sèche, allongée,
dans laquelle on reconnaît rassemblées et pressées les
unescontrelesautres, toutes les parties solidesnondiséfées,
souvent agglutinées et retenues par une sorte de
boudlie qu'on sai t être la matière sécrétée par les reins
et déposée dans le cloaque, ainsi que nous le dirons par
lasuite. Ondistinguesouvent dans ces résidus les poils,
les plumes , les oncles qui sont restés à peu près dans
l'ordre suivant lequel ils étaient distribués et avaient
leur place sur le corps de l'animal dont ils proviennent.
^"•ous avons eu souvent occasion d'observer nousï.
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