56o PYTHONIENS APROTÉRODONTKS.
D'auUcs sujets ont les lianes enlièrement marbrés ou verraiculés
de brunâtre, et toujours alors il y a une raie blanchâtre
le long de chaque côté du dos et plusieurs autres pareilles sur
les parties latérales du cou et de la portion antérieure du
tronc.
Toutes les régions inférieures du corps sont uniformément
blanches ou jaunâtres.
DIMENSIONS. L'Épicrate cenchris ne parvient pas à une grande
taille ; celui sur lequel ont été prises les mesures suivantes est
un des plus longs que nous ayons vus. Le prince de Neuwied
dit n'en avoir jamais rencontré de plus de dix pieds de longueur.
Longueur totale. 1' 97". Tête. Long. 6". Tronc. Long. 1' 71".
Queue. Long. 20".
PATRIK. Cette espèce se trouve à la Guyane, au Brésil et en
Colombie ; elle habiterait aussi la Martinique, si ce n'est pas par
erreur que deux jeunes sujets envoyés au Muséum par M. Plée
ont été étiquetés comme provenant de cet île. Nous émettons
ce doute, parce que nous avons déjà eu plusieurs fois l'occasion
de reconnaître que des objets recueillis à la côte Ferme par
le même voyageur avaient été faussement désignés comme originaires
de l'une ou de l'autre des Antilles, par la personne
qui, avant nous , était chargée de dresser les catalogues des
collections erpétologiques qui parviennent au Muséum.
MOEURS. Les observations relatives aux habitudes de cet
ophidien que le prince de Neuwied a publiées dans la relation de
son voyage au Brésil sont tout à fait conformes à celles dont
nous a fait part un de nos compatriotes , qui a visité les
mêmes contrées que cet illustre personnage. Jamais, disenti
l s , le Jiboya, nom que les indigènes donnent aussi au
Boa constricteur, ne fréquente les eaux ; il passe au contraire
la plus grande partie du temps à terre, se tient quelquefois
sur les arbres et a pour retraite un terrier peu profond. Sa principale
nourriture consiste en petits mammifères, mais il mange
aussi des oiseaux.
2. L'ÉPICRATE ANGULIFÈRE. Epicrates angulifer. Nobis.
CARACTÈRES. Plaques fronto - nasales suivies d'une rangée
transversale de quatre plaques frontales antérieures. Cercle
squammeux de l'orbite complet. Écailles de la série médiane
»¡Sf
BO^IDËS. G. tÎPÎCRATE. 2. 56 j
du dos aussi petites que celles qui leur sont latérales. Point de
raies foncées sur la tête.
SYNONYMIE, 1840. Fpicrates angulifer. Nobis. Hist. Cub. Ramon
de la Sagra, Rept. pag. 215, pl. 25.
1840. Boa Gundlach. Arch, naturgesch. von Wiegmaan.
6« année, vol. 1, pag. 361.
DESCRIPTION.
FORMES. C'est principalement dans le nombre, la position relative
et la figure de certaines plaques de la tête, dans la dimension
des écailles du corps et le mode de coloration que résident
les différences propres à faire distinguer cette espèce de la précédente.
Elle offre, en arrière de ses deux premières paires de plaques
sus-céphaliques, les inter-nasales et les fronto-nasales,
une rangée transversale, non de trois, mais de quatre frontales
antérieures, entre lesquelles et les pièces squammeuses du
front il existe une autre rangée transversale de six plaques, au
lieu d'une sorte de grande rosace en comprenant dix. Chez
l'Epicrate angulifère, les deux frontales antérieures du milieu
ont chacune cinq ou six pans et sont plus développées que les
deux latérales, dont la figure est celle d'un carré ou d'un rectangle
; outre qu'il est revêtue d'écaillés beaucoup plus petites
et conséquemment plus nombreuses que celles de l'Épicrate
cenchris, il n'en a pas, comme lui, le long de la ligne médiane
du dos, une série de plus dilatées que les autres.
Écailles du tronc : 63 rangées longitudinales, 595 rangées
transversales. Écailles de la queue : 51 ou 55 rangées longitudinales
, 51 ou 55 rangées transversales. Scutelles : de 277 à 290
ventrales, de 50 à 55 sous-caudales.
COLORATION. La tête de l'Épicrate angulifère est légèrement
nuancée de roussàtre sur un fauve clair et parfois même presque
blanchâtre, on n'y voit jamais aucune des raies qui parcourent
longitudinalement celle de l'Épicrate cenchris. En dessus et latéralement,
le reste du corps a pour fond de couleur une teinte
pareille à celle des régions céphaliques. La face supérieure du
tronc et de la queue offrent, depuis la nuque jusqu'à l'extrémité
caudale, une suite de grandes taches noires, pressées les unes
conire les autres, plus ou moins régulièrement rhomboïdales ou
losangiques, encadrées chacune dans une bordure jaunâtre,
REPTILES, TOME VI. 36
I f