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' ^ REPTILES OPHIDIENS,
écailles ou les poils puissent se coucher les uns sur
les autres el glisser plus facilement à laide de la salive
gluante qui s'y colle et les enduit.
Nous traiterons maintenant de la déglutition des liquides,
ou de Faction de boire et de la faculté qu'on attribue
aux Serpents de pouvoir opérer la succion du
lait, pour l'extraire des mamelles, ou de l'action de
téter.
Les Serpents boivent rarement, parce que la plupart
vivent dans des lieux très-secs , dans des déserts
arides ou dans des forêts où ils sont souvent et trèslongtemps
privés d'eau. La nature, au reste, y a
pourvu , et semble leur avoir fourni assez de liquide,
en leur imposant le besoin de se nourrir d'animaux vivants
, dans le corps desquels le sang et les autres bumeurs
paraissent pouvoir leur suffire; car ils transpirent
peu, et leurs reins ne sécrètent qu'une sorte de
bouillie épaisse , dans laquelle on retrouve toutés les
matières salines , ou salino - terreuses qui ont été extraites
de leur sane-.
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Cependant il est des espèces qui, en très-grand
nombre , vivent aux bords des eaux , qui nagent et qui
aiment à plonger. Celles-là boivent véritablement,
les unes en lapant l'eau par des mouvements rapides
de protraction et de rétraction qu'elles communiquent
à leur longue langue cylindrique, laquelle, en rentrant
dans sa gaîne, dont le fond est clos , se trouve
essuyée à sa surface, et abandonne, au dehors du
fourreau , le liquide dont elle était couverte ou imprégnée
; d'autres, ayant la tête en grande partie placée
sous l'eau, écartent les mâchoires et abaissent le
plancher de la région postérieure de la bouche ; alors
le liquide tombe dans une cavité vers l'entrée de l oeso-
KUTIUTION. DÉGLUTITION DES LIQUIDES. 167
phage, ou pharynx , qui se dilate légèrement, puis se
contracte par portions successives pour avaler, par
petites gorgées , une assez grande quantité d'eau. Mais
ce liquide, à ce qu'il paraît, ne passe pas dans le
sang , ou du moins il n'y pénètre qu'en très-petite
quantité ; car, les Serpents qui ont bu de cette manière
rendent, en grande partie, cette eau seule, ou au
moins distincte des matières excrémentitielles, de sorte
que ce liquide ainsi avalé paraît avoir eu pour usage
principal de laver les intestins , et qu'il ne paraît pas
avoir été absorbé, ni avoir passé dans la circulation
pour tenir en dissolution les matières salines que les
reins doivent sécréter, car ces organes ne séparent du
sang qu'une bouillie blanche qui même se concrète
dans les uretères et dans le cloaque en une masse médiocrement
solide et d'un blanc opaque.
Quanta la faculté attribuée aux Serpents de pouvoir
teter les mamelles des animaux , et en particulier
celles des Ruminants , dont on les accuse généralement
dans nos campagnes , en leur imputant, en outre, par
préjugé populaire, une sorte d'action malfaisante telle,
qu'à la suite de cette succion , à laquelle ces Mammifères
se prêteraient, dit-on, avec complaisance, les
vaches et les chèvres perdraient leur lait (l) , pour être
convaincu du peu de fondement de ce préjugé, et
même de l'impossibilité de cette action, il suffit au
naturaliste , pour peu qu'il ait étudié la physiologie,
de réfléchir sur les circonstances de l'organisation qui
permettent aux seuls Mammifères de faire le vide dans
leur bouche ou d'opérer la succion en tetant. Cette
( i ) Voyez à la table ophiologique les auteurs dont les noms suivent :
Anselniy Bierling, Lentilius, LamarrePiquot,
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