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Ô 8 4 PYTIIONIENS HOLODONTES.
à la face supérieure de la tête que tout à fait en avant ou
sur le bout du museau. On pourrait à ce seul caractère le
distinguer des autres Pythonides ; car tous oiFrent de ces
lames squammeuses régulières, au moins jusque sur le front,
toujours sur les régions sus-oculaires, et le plus souvent
au delà de l'entre-deux des yeux. Mais on le reconnaît
aussi à ce que, chez lui, l'entourage de chaque narine est
formé d'une plaque et non de deux, comme chez les Pythons
; à ce que le petit sillon, dont cette plaque unique est
creusée, se trouve situé au-dessus et non en arrière du
trou nasal, comme dans les Liasis j à ce que, encore, la
lèvre supérieure présente des fossettes, aussi bien que l'inférieure
, tandis qu'il n'en existe qu'à celle-ci chez les Nardoas.
Les Morélies ont d'ailleurs une physionomie différente
de celles des autres Ophidiens de la même tribu ; elles doivent
plus particuhèrement cela à la forme de leur tête, dont
l'ensemble ne représente pas, ainsi que c'est le cas le plus
ordinaire, une pyramide quadrangulaire, plus ou moins
déprimée, mais un cône court, comme renflé à sa base et
fortement tronqué dans sa portion terminale. Cette partie
de leur corps a, en effet, sa face supérieure convexe, excepté
entre les yeux, où elle est plane; ses côtés, en arrière
de ces organes , sont très-arqués en travers, ce qui fait paraître
le cou étroit ; le museau , qui est gros , subcylindrique
etîdont le sommet est coupé perpendiculairement, à celui-ci
obtus, arrondi et presque aussi fort que sa base. En un
mot, la tête des Morélies rappelle par sa configuration générale
et même par son mode de squammure celle des
Xiphosomes, espèces de Boseides auxquelles elles ressemblent
aussi par leur tronc élancé et assez aplati latéralement.
Toutefois leur queue n'est que très-peu allongée et médiocrement
préhensile. Elles ont les écailles Hsses, les scutelles
ventrales peu élargies et les sous-caudales divisées
longitudinalement en deux parties égales.
La fente de leur bouche suit une ligne droite. Leurs der-
PYTHONIDES. G. MORÉLIE. I. 385
nières dents sus-maxillaires, autre point de ressemblance
que les Moréhes présentent avec les Xiphosomes, sont excessivement
courtes en comparaison des premières et de celles
du milieu de leur rangée.
La Couleuvre argus de Linné, type du présent genre, dont
on doit l'établissement à Wagler, avait été antérieurement
rangée , sous les noms de P.punctatus et de P. Peronii, par
Merrem et Cuvier avec les Pythons de Daudin. Wagler, en
la séparant de ces derniers pour en former un genre parti -
euher, a appelé celui-ci Python, au lieu de continuer à désigner
ainsi le groupe générique dans lequel restaient les
espèces pour lesquelles il avait été créé ; et c'est à ce groupe
qu'il a au contraire appliqué une nouvelle dénomination,
celle de Constrictor, ce qu'il eût été plus naturel de faire
pour l'autre. Au reste, cette dénomination de constrictorne
convenait pas non plus au genre qui venait d'être établi aux
dépens de celui des Pythons ; car Linné et Laurenti s'en
étaient déjà servis pour désigner, l'un une espèce de Boas,
l'autre un genre composé en grande partie de ces derniers
Ophidiens.
Il était donc nécessaire qu'un autre nom fût donné au
genre dont nous traitons en ce moment. M. Gray a pris ce
soin; mais, nous regrettons de le dire, il n'a pas été heureux
dans le choix qu'il a fait j car la dénomination de
Morelia est une expression qui n'est et ne provient d'aucune
langue, qui ne signifie absolument rien, et que nous aurions
rejetée si nous n'avions pas craint d'ajouter encore
un nouveau mot à la liste déjà trop nombreuse de ceux que
comprend le vocabulaire erpétologique.
1. LA MORÉLIE ARGUS. Morelia argus. Nobis.
CARACTÈRES. Deux fossettes à la plaque rostrale, et une à
chacune des supéro-labiales des deux premières paires.
SYNONYMIE. 1734. Serpens arabica, a Iirasiliensibus,ibiboboca
et boiguacu dicta. Seb. Thes. nat. tom. 2, page 108. tab. 103
fig. 1.
1755. arg-ws. Klein. Tent. Erpet. pag. 21.
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