: ••
f
,11 ;"lll 'Nlilii.
• '''li
'lì!:?
ìli •
•Hll:
7 8 REPTILES OPHIDIENS.
arrondie, correspondante par sa courbure à la concavité
qui doit la recevoir et l'enchâsser. Cette tête, cette
saillie de l'os, est elle-même supportée par une sorte
de col ou de petit étranglement. Les deux facettes articulaires
qui se correspondent ainsi par des courbures
inverses, sont enduites d'un véritable cartilage d'incrustation
et munies d'une membrane synoviale que
recouvre une capsule fibreuse , de manière à permettre
des mouvements d'énarthrose semblables à ceux que
les mécaniciens désignent sous le nom d'articulation
en genou. C'est une boule emboîtée, qui peut tourner
sur elle-même dans tous les sens.
Nous avions besoin de rappeler cette dispositioc,
parce que les différences que présentent les nombreu.
ses saillies dont sont hérissés ces vertèbres du côté du
dos, du ventre et même latéralement, bornent, arrêtent
ou facilitent par leur étendue, leur inclinaison,
leurs courbures, la variété des mouvements de l'en,
semble du corps. Elles indiquent, dans les différentes
races des Serpents, la mobilité particulière de chaque
pièce de l'ensemble de leur charpente ; et cet examcE
fait comprendre d'avance, il explique les modifications
principales qui ont été exigées pour chaque mode spécial
de progression. Il fait concevoir en effet le mécanisme
du mouvement des Ophidiens sur la terre, à sa
surface et souvent au milieu des sables; leur manière
de grimper, de s'entortiller sur les branches et sur le
tronc des arbres pour y rester accrochés pendant des
journées entières , et enfin les moyens qu'ils emploient
pour se mouvoir soit à la superficie , soit dans les profondeurs
des eaux , où quelques-uns séjournent habituellement.
Ce qui frappe à la première vue dans cette suite
DES OS ET DU SQUELETTE.
des OS de l'échiné chez les Serpents, c'est leur ressemblance
et leur uniformité dans es deux régions du
tronc et de la queue , de telle sorte qu'il serait impossible
au zootomiste le plus exercé d'assigner à chacune
des pièces un rang exact dans la série , à l'exception
peut-être des dernières vertèbres, qui vont le plus
souvent en diminuant graduellement de grosseur. Ce
sont les maillons articulés d'une chaîne, tellement semblables
entre eux qu'ils paraîtraient être sortis successivement
d'une même matrice dans laquelle ils auraient
reçu leurs formes solides et leurs empreintes,
pour entrer dans une concaténation aussi parfaite et
aussi régulière ; analogues à ces chaînes brillantes
qu'exécutent nos orfèvres habiles dans la confection
des colliers , dont les mailles innombrables et exiguës
sont tellement agencées entre elles, qu'elles se prêtent
à toutes les directions que la main peut leur imprimer.
Généralement ces vertèbres sont courtes , larges,
d'un tissu compact et par conséquent très-solides et
très-résistantes ; aussi est-il plus facile , dans les chocs
violents que l'on imprime à l'échiné d'un Serpent, d'en
disjoindre les pièces que de les fracturer. Leur nombre
varie beaucoup, suivant les genres et les espèces. On
a observé qu'il n'est pas constamment le même dans
les régions : il s'élève quelquefois jusqu'à quatre cents
dans quelques Boas et Pythons. Il est rarement audessous
d'une centaine ; de sorte que les serpents sont
réellementles plus vertébrés parmi les animaux, comme
les grenouilles et les autresBatraciens anoures le sont le
moins, n'en ayant que huit ou neuf au plus. On a remarqué
en outre que ces os de l'échiné sont comparativement
un peu plus longs et plus étroits dans les espèces
qui grimpent et qui vivent habituellement sur les arbres.
fi