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t>6 nEt>TILES OPHIDIENS,
pèces d'Ophidiens , que nous avons pu étudier comparativement
par nous-mêmes , tant dans leurs parties
extérieures que dans leurs principaux organes internes,
sur près de trois mille individus appartenant presque
tous à notre musée national.
Nos divisions primaires de l'ordre des Ophidiens,
celles que nous appelons des sections , sont établies,
d'une part, sur ce que, tantôt l'une ou l'autre des
mâchoires est seule garnie de dents; que tantôt elles
le sont toutes deux à la fois ; et d'une autre part,
dans ce dernier cas , d'après les modifications qu'on
peut observer quant à la structure des premières et des
dernières dents sus-maxillaires. En effet, ces dents
sont parfaitement pleines , quand leur unique fonction
est de saisir et de retenir la proie ; tandis qu'elles
sont creusées, soit en canal, soit en gouttière, lorsqu'elles
doivent aussi servir de conduits à une humeur
le plus souvent vénéneuse , que sécrètent des glandes
d'une nature particulière, situées sur les côtés delà
tète , en arrière des yeux.
Pour établir les familles , nous avons généralement
eu recours aux variations que présente la partie osseuse
de la tête dans la configuration , la position et
les proportions relatives des diverses pièces qui la
composent, ainsi qu'aux nombreuses différences que
les dents nous ont offertes relativement à leur forme,
à leur grosseur et à leur longueur.
L'établissement de nos tribus est principalement
fondé sur les dissemblances qui existent entre les
genres d'une même famille , sous le rapport de la conformation
du museau, du tronc ou de la queue ; dissemblances
qui sont purement biologiques ou dépendantes
du genre de vie respectif de ces Reptiles. C'est
CLASSIFICATION ADOPTIÉE. 67
ainsi par exemple, que dans la famille desBoceiens,
on distingue par un boutoir cunéiforme et une queue
courte et non enroulante, la tribu essentiellement
fouisseuse des Ér jcides d'avec celle des Boseides , composée
au contraire d'espèces qui se tiennent habituellement
sur les arbres , et dont le bout du museau est
obtus ou tronqué^ et la queue fortement préhensile. De
même, dans la famille des Anisodoniens, les espèces
terrestres , à tronc et à queue médiocrement allongés
de la tribu des Psammophides, sont séparées des Tragopsides
, autre tribu à laquelle appartiennent des
Serpents d'une longueur et d'une gracilité extrêmes,
sortes de lianes animées , qui n'ont d'autres demeures
que les branches des végétaux , le long desquelles elles
s'enroulent et se glissent, en passant ainsi de l'une à
l'autre avec la plus grande facilité.
Pour ce qui est des genres , dont le nombre est proportionnellement
aussi considérable que celui des espèces
, quoique nous nous soyons appliqués à ne les
point multiplier sans en avoir bien reconnu la nécessité,
les caractères d'après lesquels ils sont institués,
nous ont été fournis par quelques parties de la bouche
et par presque toutes les régions extérieures du corps.
Nous les avons en effet tirés de la condition dentée ou
non dentée de l'os intermaxillaire, des palatins et des
ptérigoïdes; de la position latérale ou supérieure des
yeux et des narines ; du nombre des plaques qui entourent
celles-ci ; de la figure circulaire ou elliptique
du trou pupillaire ; de l'existence ou du manque de
fossettes , soit au devant des orbites , soit autour des
lèvres; de la présence d'un appendice cutané simple
ou double à l'extrémité du museau, comme dans les
Tragops, les Langahas et les Erpétons 5 de la compo