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REPTILES OPHIDIENS.
opération, en eiïet, exige beaucoup de conditions qui
ne se trouvent pas ici, ou qui manquent totalement
aux Se rpents. D^abord , il faut que la cavité de la
bouche puisse momentanément être close autour du
mamelon, en avant et sur les côtés, par des lèvres mobiles
ou charnues ; secondement, qu'elle ne communique
pas directement avec les narines ni avec la
glotte, ces trois orifices se correspondant dans i'arrière
bouche ; et troisièmement enfin , qu'il y ait un
voile du palais pour la clore en arrière. Eh bien" toutes
ces circonstances manquent à la fois dans les Serpents.
Ils n ont pas de lèvres charnues ; leurs narines s'ouvrent
directement en avant du palais, qui n'est pas
voûté , et leur gorge n'est pas séparée de la bouche par
un voile charnu et mobile. D'ailleurs, l'orifice externe
de la trachée est situé dans la bouche, et n'a point d'épiglotte,
si ce n'est un simple tubercule en avant de la
glotte. Les Serpents ne pourraient donc pas faire un
vide complet dans la bouche , quand un pis ou un mamelon
y aurait été introduit ; car leur langue es t un simple
cylindre étroit qui ne sert pas à abaisser le plancher
de la bouche situé dans l'intervalle des deux branches
de la mâchoire inférieure ; ils ne peuvent écarter les
lèvres , puisqu'elles n'existent pas plus que les joues
qui sont adhérentes aux gencives et aux os qui les
supportent ; de sorte que ce ne serait pas à l'aide de
ces organes qu'ils pourraient faire le vide pour obtenir
la pression de l'atmosphère ou du fluide ambiant, et
quand bien même la nature leur aurait attribué cette
faculté , qu'on réfléchisse encore à la structure de tout
l'appareil des organes de préhension dont la bouche
des Serpents a dû être armée pour subvenir à leur genre
de vie. Les Ophidiens ne mâcbentpas; leurs mâchoires,
NUTRITION. DÉGLUTITION. IS G
faibles en apparence, sont comme disloquées ; leurs
branches multiples peuvent se disjoindre, se porter
en avant, en arrière, s'élever, s'abaisser; mais elles
ne sont propres qu'à saisir et à reteñirles animaux,
dont quelques-unes des parties ont été introduites
dans leurs intervalles. Les os maxillaires , les palatins
antérieurs ét postérieurs ou ptérigoïdiens , rarement
les incisifs ou inler-maxillaires , et toujours les branches
de la mâchoire inférieure sont garnis de rangées
de dents nombreuses , allongées, toutes courbées , à
pointes aiguës , acérées, dirigées constamment en arrière,
de manière à produire l'effet utile et nécessaire
de crochets ou d'hameçons destinés à retenir la proie
vivante ; mais qui , dans la supposition de teter, adhéreraient
au pis des Vaches , de telle sorte que le Serpent
lui-même ne pourrait se détacher delà peau dans
laquelle ses dents pénétreraient d'autant plus qu'il
ferait plus d'eííorts en sens inverse pour s'en détacher,
ou quele Mammifère chercherait à dégager le mamelon
piqué de toutes parts.
Quand une fois les dents supérieures sont engagées
dans la peau, les inférieures semblent pénétrer par
l'action simultanée qu'exercent, en sens inverse, la
mâchoire du haut pour reculer, et celle du bas pour
se rapprocher d'elle et se porter ensuite en avant.
Cette action alternative , combinée avec l'élévation des
pièces sus-maxillaires qui s'élèvent et se portent en
avant, fait décrocher les dents des points ou des trous
dans lesquels elles s'étaient enfoncées. Lorsque les crochets
sous-maxillaires sont encore retenus,la mâchoire
supérieure s'avance, et ainsi alternativement, leur mouvement
, qui s'opère lentement, a quelque analogie
avec celui des cardes, instruments dont les plaques
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