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1 9 8 REPTILES OPHIDIENS.
miques^ et tenir lieu de la respiration ; tandis que la
nourriture serait fournie par le jaune et par l'eau de
l'amnios.
Ces faits , ainsi que ceux consignés par M. Ratke
dans les ouvrages de Burdach (1), et ceux observés par
M. Dutrochet, sur la formation, le développement
et l'incubation de l'oeuf, éclairent un point important
de la physiologie. On conçoit en effet l'action physique
et chimique qui peut être produite, à travers la
coque perméable de l'oeuf, sur les vaisseaux du blastoderme
quand, à l'aide d'une température un peu
élevée, le germe d'un oeuf vivifié vient à se développer.
Alors les veines aîjsorbent par endosmose; le sang
qu'elles renferment s'imprègne de certains principes
de l'air. En même temps il s'opère une exhalation
constatée par la diminution du poids de l'oeuf et par la
transformation des liquides en un corps vivant et solide
» parfaitement organisé pour exister désormais
par lui-même. Ces faits résultent des observations
consignées dans le tableau que nous avons emprunté à
M. Herholdt.
Les graines ouïes semences de végétaux ont le plus
grand rapport avec les germes des animaux ovipares.
Elles renferment comme eux, sous des enveloppes pro-
(I) Traité de physiologie, tome III, chap. VIII, page l8l. Arliele
rédigé par Ratke sur l'embryon de la Couleuvre. Cet article est trèsimportant
; il présente en yingt pages les plus grands détails sur le développement
de l'embryon des Couleuvres. Il doit être lu par tous les
physiologistes, ainsi que les Recherches sur l'oeuf des Serpents de M. Dtitbochet
: elles sont insérées dans le tome a de ses mémoires, 8" i83"
page 229, et publiées d'abord en i8i6 , dans les mém. de la soc',
med.cale d'émulation de Paris, avec fig. , et 4 de la planche ai,
tome VIII, pag. 29 et suiv.
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GEMCRATION. OEUFS. 19 9
tectrices et organisées (1) , des embryons destinés à
être rais ultérieurement en rapport avec les nouvelles
circonstances de leur vie extérieure, et dès lors indépendants
des êtres qui les ont produits, et à l'existence
desquels ils participaient. Comme eux , ils en ont été
séparés avec une certaine provision d'aliments appropriés
d'avance à la faiblesse ou au peu d'énergie de
leurs organes. Dès le moment où ils se sont séparés des
individus qui les nourrissaient, leur existence leur est
devenue propre et spéciale ; elle a dépendu du jeu libre
et indépendant de leurs organes. Dès lors, ils ont pu
se développer par eux-mêmes , sous l'influence de la
matièie de la chaleur, de l'humidité; ils ont été
soumis aux principes généraux qui régissent les milieux
dans lesquels ils ont été déposés pour un temps
limité , afin de continuer leur vie individuelle et pour
persister, dans leur existence , au moins jusqu'à l'époque
où ils auront pu perpétuer leur race.
De même que les graines des végétaux ont besoin,
pour se développer, d'éprouver l'action de la chaleur,
et de se trouver en contact avec l'humidité du sol, avec
les éléments que l'air et l'eau leur transmettent. Quand
une fois cette excitation de la vie a été produite , elle
paraît se continuer par une action interne qui ne peut
s'arrêter qu'au détriment de l'existence.
C'est ainsi que les oeufs fécondés d'une poule, soumis
à l'action d'une douce température factice, ont
conservé ou développé le même degré de chaleur malgré
qu'on eût interrompu, pendant plusieurs heures ,
( i ) Le spermoderme, ou la peau delà graine que quelques botanistes
ont appelé tantôt péri-, tantôt épi-sperme, est doublé par \endoplèvre
ou par un tissu de vaisseaux appelé sarcoderme ou mésosperme , qui
transmet à l'embryon l'eau pompée pendant la germination.
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