I
PYTtiOiVIEiVS APROTÉRODONTES
Eunectes : different des premiers par sa vestiture cephalique,
composée mi-partie de plaques, mi-partie d'écaillés,
et non uniquement de ces dernières , il se distingue des seconds
en ce que ses narines aboutissent extérieurement entre
deux squammes , de chaque côté du museau, au lieu de
s'ouvrir sur le dessus de celui-ci, entre trois de celles-là.
On remarque en outre, que la glotte est dépourvue de c^
petit appendice qui s'élève verticalement au devant d'elle
chez les Boas.
L'espèce suivante est encore la seule que comprenne le
genre Pélophile.
1. LE PÉLOPHILE DE MABAGASCXR. Pelophilus Madagascariensis.
Nobis.
CARACTÈRES. De grandes taches noires toutantour de la mâchoire
inférieure; uue autre sur la lèvre supérieure au-dessous
de l'oeil; une bande de la même couleur en arrière de celui-ci.
DESCRIPTION.
FORMES. Cette espèce est un beau et grand serpent à formes
r^obustes, qui a beaucoup de la physionomie des vrais Boas.
Cependant son tronc est plus comprimé que le leur , surtout au
milieu , OÙ sa hauteur est presque le double de sa largeur, qui
est une trentaine de fois moindre que sa longueur. Elle a le dos
déclive de chaque côté de son sommet, qui est arrondi, le ventre
un peu plat, sans être absolument anguleux latéralement
la queue conique et fort courte ou ne faisant que la treizième
partie environ de la totalité de l'étendue de l'animal. La tête
qm est pyramido-quadrangulaire et distinctement aplatie à
son extrémité rostrale coupée de haut en bas suivant une li^ne
légèrement inclinée; la face supérieure en est très-faiblement
convexe à l'endroit du chanfrein, concave entre les plaques susoculaires
et médiocrement bombée dans le reste de sa portion
postérieure, à droite et à gauche d'une sorte de goutlière qui la
parcourt longitudinalement au milieu. Les tempes sont assez renflées
et les régions frênaies penchées l'une vers l'autre, en même
temps qu'un peu cintrées dans leur sens vertical. La fente de la
bouche suit une ligne parfaitement droite. Les yeux sont de
moyenne grandeur, situés latéralement à fleur du crâne, avec
BOLIDES. G. PÉLOPHILE. I. 52 5
leur trou pupillaire tourné vers l'horizon dans l'axe transversal de
la tête. L'ouverture des narines est grande, subtriangulaire et
baillante. Les deux plaques qui la circonscrivent sont placées
l'une au-dessus de l'autre;l'inférieure est demi-circulaire etplus
grande que la supérieure, qui est pentagone ou hexagone oblongue.
La plaquerostrale offre huit côtés, dont sept subégaux etun,
l'inférieur, beaucoup moins petit que les autres et légèrement
échancré. La surface comprise entre l'extrémité du museau et
le front est garnie d'un pavé de trente à quarante squammes
polygones, d'inégale dimension. Deux très-grandes plaques
de figure variable , séparées par plusieurs autres d'un développement
moindre, recouvrent, l'une à droite et l'autre à gauche,
les régions sus-oculaires, en arrière desquelles le dessus du
crâne se trouve revêtu d'écaillés qui deviennent de moins en
moins petites, à mesure qu'elles se rapprochent de l'occiput,
où elles sont pareilles à celles du cou et des tempes. L'oeil est
entouré d'un cercle de six à neuf pièces squammeuses de
grandeurs fort différentes, dont la plus dilatée occupe toujours
le bord antérieur de l'orbite et , les moins grandes le
bord supérieur. Les côtés du museau , intermédiairement aux
plaques nasales et à la préoculaire, qui est en général excessivement
développée, offrent chacun un rang longitudinal de trois
à cinq pièces polygones, inéquilatérales, assez grandes, superposé
à un autre, qui en comprend de cinq à huit de moyenne
dimension. 11 y a une grande ressemblance entre la squammure
des bords de la bouche du Pélophile de Madagascar et celle de
i'Eunecte murin. On compte une vingtaine de plaques, à l'une
comme à l'autre lèvre : celles de la supérieure , ordinairement
d'un diamètre beaucoup moindre aux deux extrémités qu'au
milieu de leurs rangées, affectent la figure de trapèzes ou de
carrés, quoique la plupart d'entre elles aient réellement cinq
angles; toutes celles de l'inférieure ont quatre pans, mais les
dix dernières sont oblougues et bien plus petites que les dix
premières, dont la hauteur est au contraire double, triple ou
même quadruple de la largeur, selon qu'elles sont plus ou
moins éloignées du menton. La plaque de celui-ci représente
un triangle isocèle extrêmement effilé. Les écailles du dessous
de la tête, assez régulièrement losangiques et plates en arrière
du sillon gulaire , sont, à sa droite et à sa gauche, rhomboïdales,
allongées, fort étroites et un peu bombées. Le tronc et la queue
' 1