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'-^OO REPTILES OrHlDlEINS.
même une demi-journée, cette température artifî.
cielle. Burdach (1) avait laissé vingt-quatre heures au
grand air, pendant toute une nuit de juillet, dans une
chambre exposée au nord , et dont les croisées étaient
restées ouvertes, des oeufs qui précédemment avaient
été soumis pendant cinq jours à Fincubation artificielle
, et jamais ces embryons n'ont péri. Cette expérience
a été répétée, par hasard, au collège de France.
On avait laissé , pendant deux jours , exposés sur une
planche, à la température de la chambre , des oeufs
couvés artificiellement pour étudier le développement
successif des germes; au troisième jour, on trouva les
embryons vivants et développés tout autant, au même
degré et aussi bien que s'ils fussent restés soumis à
laction constante de la chaleur.
Les anomalies qui se présentent dans certaines circonstances
de la reproduction chez les Ophidiens
pourraient recevoir leur explication par les faits précédemment
exposés. Tels sont la génération ovo-vivipare
, le développement de la chaleur dans les oeufs fécondés
, qui ne sont soumis , dans le plus grand nombre
des cas , à aucune incubation corporelle , puisque
leurs parents ne pouvaient guère communiquer les effets
d'un calorique propre excédant celui de la température
environnante, et enfin, les monstruosités qui
sont assez communes chez les Serpents , par l'inclusion
fortuite de plusieurs germes dans un même oeuf ou
sous une seule enveloppe.
Ainsi, l'on sait que plusieurs espèces de Serpents ,
appartenant à des genres différents , notamment les
Vipères, conservent à l'intérieur du corps leurs oeufs
(I) Traité de physiologie traduit par JoUrdan , tome II, page 483.
GENERATION. QliUFS. 201
après qu'ils ont été fécondés ; que leurs germes s'y développent
et viennent à éclore successivement dans
l'intérieur des oviductes qui les contiennent. Ces canaux
membraneux ont des parois très-minces; ils se
prolongent et s'étendent dans la direction des sacs à
air ou des dilatations des poumons. On peut croire que
ces oeufs sont là médiatement en rapport avec l'air qui
se renouvelle dans ces sacs par l'acte respiratoire de la
mère , et q u e , par endosmose, il s'y opère à l'aide
des vaisseaux du blastoderme, une absorption qui
produirait ainsi un effet analogue à celui de l'hématose
ordinaire , comme elle a lieu médiatement dans le sang
veineux des poumons. Cet air, par l'oxygène qu'il
contient, modifie le sang vénoso-artériel, le colore autrement,
le révivifie , produit la chaleur et tous les
phénomènes des sécrétions. De sorte qu'il y aurait là
une sorte d'action du sang de la mère sur les vaisseaux
du blastoderme, et que ce mode d'hématose serait analogue
à l'acte circulatoire du placenta dans l'utérus
des animaux mammifères.
Nous venons de rappeler que , sous l'influence de la
vie indépendante, lorsqu'elle se développe dans les semences
des végétaux, fécondées , mûries et placées
dans des circonstances favorables à la germination , il
se manifestait des phénomènes physiques et chimiques
qui se ralliaient et venaient en aide à l'action vitale
intérieure pour préluder aux premières fonctions
des organes, en particulier à l'absorption. Examinonsles
séparément : d'abord un certain degré de chaleur
appréciable, paraissant être lerésultat de l'effet électrochimique
qui accompagne les décompositions et les
synthèses nouvelles qu'éprouvent les fluides ambiants
et intérieurs ; puis une fois qu'eUe est commencée,
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