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 8  DES  REPTILES  OPHIDIENS.  CARACTERES  GÉNÉRAUX.  
 15" Quoique  les  sexes  soient  toujours distincts et  se'- 
 parés  , et  qu'il  y  ait  entre  les  deux  individus  une  conjonction  
 réelle  et  de  longue  durée,  les  organes  extérieurs  
 du  mâle  sont  plutôt  destinés  à  maintenir  les  
 parties  sexuelles  externes  rapprochées  ,  qu'à  la  transmission  
 directe  de  l'humeur  spermatique.  Comme  ces  
 organes  sont  doubles  et  érectiles,  qu'ils  peuvent  rentrer  
 par  le  cloaque  sous  les  régions  latérales  de  la  
 queue,  cette  partie  dans  les  mâles  est  toujours  plus  
 grosse,  plus  développée. Les femelles sont  ovipares  ou  
 ovovivipares.  Seules,  elles  sont  occupées  de  la  conservation  
 de  leur  progéniture,  suivant  les  circonstances  
 variées  de leur ponte  et  les  soins  qu'exigent  leurs  petits  
 dans  le  premier  âge.  Les Serpents  ne  paraissent  
 reproduire  leur  race  qu'une  seule  fois chaque  année.  
 D.  Caractères  essentiels  ou  systématiques.  
 16°  Beptiles  à  corps  allongé,  arrondi^  très-étroit,  
 sans  pattes,  ni  nageoires  paires.  
 Point  de  paupières  mobiles,  ni  de  tympans  distincts. 
   
 Mâchoires  dilatables  garnies  de  dents  pointues  en  
 crochets  , séparées  entre  elles  ou  non  contiguës.  
 Peau  coriace,  extensible,  écailleuse  ou  granueuse  
 , recouverte  d'un  épiderme  d'une  seule pièce  ,  qui  
 se détache  et se reproduit  plusieurs  fois  dans  l'année.  
 En  développant  les détails fournis par ces caractères,  
 il sera maintenant  facile de démontrer  que les  Serpents  
 ou  Ophidiens  sont  véritablement  distincts  de  tous  les  
 animaux  connus.  
 Gomme  Reptiles,  on  ne  peut  les  confondre  avec les  
 animaux  sans vertèbres,  malgré l'apparence  de la COUDES  
 REPTILES  OI'UIDIENS.  CARACTERES  GÉNÉRAUX.  9  
 figuration  de  quelques  grands  Annélides  ,  comme  les  
 Lombrics,  les Néréides,  les Amphinomes  ou  les Amphitrites; 
   et  la forme  allongée  de quelques  insectes  ou  
 de  leurs  larves ,  comme  les  Iules ,  les  Scolopendres  ou  
 les Forbicines  , ou même  de quelques Mollusques ,  tels  
 que  certaines  longues Limaces ,  etc.  Les  autres  classes  
 de vertébrés  à  poumons  ,  comme  les  Mammifères  et  
 les Oiseaux qui  ont  des membres  articulés  et tant  d'autres  
 particularités  spéciales  dans  leur  organisation,  
 ne peuvent  être rapprochés  des Serpents. Restent  donc  
 quelques  Poissons  et  plusieurs  Reptiles  des  autres  ordres, 
   avec lesquels on  peut  comparer  les  Ophidiens.  
 Les  Poissons  serpentiformes , ou à corps  cylindrique  
 et  allongé,  ont  constamment  des  branchies  et  une  
 tout  autre  structure  appropriée  à  ce  mode  de  respiration  
 ,  soit  à  la  nécessité  de  vivre  constamment  et  uniquement  
 dans  l'eau,  puisqu'ils  n'ont  pas  de  poumons  
 aériens.  Tels  sont cependant  les Cyclostomes,  les  Syngnathes  
 ,  les Aptérichthes  , les Ophichthes  , les  Murénophides, 
   etc.  
 Parmi  les Reptiles,  il  est  évident  que  les  espèces  
 qui  ont  des  pattes  s'en  servent  pour  changer  de  lieu  ,  
 et  qu  elles  se distinguent  par  cela même des  Serpents.  
 Tels  sont  les Ghéloniens,  qui  en ont constamment  quatre  
 ; puis,  parmi  les  Sauriens  ,  le  plus  grand  nombre  
 des familles et  tous  les Batraciens  anoures.  
 Nous nous  bornerons  à  examiner,  dans  cette  même  
 classe  des  Reptiles,  les  seules  espèces qui  , comme  les  
 Serpents,  sont  privées  de  pattes  , ou  qui  n'en  ont  que  
 de faibles rudiments.  D'abord,  les Glyptodermes  ,  puis  
 les  derniers  genres  des  deux  familles des  Scincoïdiens  
 et  des  Ghalcidiens;  enfin,  quelques espèces de  Batraciens  
 urodèles  qui  ressemblent  aux  Anguilles  ou  aux