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REPTILES OPHIDIENS.
reproduction exacte pour l'ordre des Ophidiens, de
celle qui caractérise la grande famille des Scincoïdiens
dans celui des Sauriens. Vient ensuite la
largeur, proportionnellement très-grande, de leur
museau et sa proéminence au devant de la bouche
qui se trouve ainsi située tout à fait en dessous.
3° Enfin , la présence des plaques ou lames cornées
qui recouvrent tout à fait leurs yeux, généralement
très-petits et dans lesquels la lumière ne pénètre qu au^
tant que le permet la faible transparence de leurs
voiles squammeux. Il résulte de cette disposition que
les Scolécophides ont la vue excessivement faible , et
que quelques-uns même sont à peu près aveugles,
s'iis ne le sont complètement.
Schneider en avait fort bien fait la remarque, et
c'est ce qui lui a donné l'idée d'appeler du nom de
Typhlops (TucpXci^;, aveugle) ceux de nos Scolécophides
qu'il a eu occasion de connaître par lui-même. Dans
la suite, ce nom de Typhlops s'est étendu à tous ou à
presque tous les Serpents vermiformes pour indiquer
leur analogie avec ceux pour lesquels le célèbre
naturaliste allemand l'avait imaginé; et aujourd'hui
encore, il est celui qui sert à désigner l'unique groupe
générique dans, lequel, faute de les avoir convenablement
étudiées , on avait comme entassé pêle-mêle des
espèces présentant cependant entre elles des diiiérences
tellement notables , que nous avons été conduits à les
partager en huit genres appartenant à deux familles
parfaitement distinctes. L'une, qui est celle desTYPHLopiENs,
se caractérise par la présence de dents maxillaires
supérieures et par le manque de dents maxillaires
inférieures ; l'autre, nommée les GATODONIENS ,
se reconnaît à ce que leur mâchoire inférieure est au
SCOLÉCOPHIDES. 235
contraire dentée et que la supérieure ne Test point.
Les Scolécophides atteignent fort rarement 30 à
40 centimètres de long et .une grosseur égale au
petit doigt ; la plupart ont des dimensions pareilles à
celles de nos vers de terre, et quelques-uns sont beaucoup
plus petits et plus grêles. Leur genre de vie n'est
pas moins triste et misérable que celui de ces Annélides ;
comme eux , ils se tiennent sous les pierres ou habitent
l'intérieur du sol, dans de petits terriers , sortes
de galeries étroites qu'ils s'y creusent, et cela toujours
dans des localités humides. Ils font leur nourriture
de lombrics , de myriapodes et de larves , plutôt
que d'insectes parfaits, vu le peu de largeur et de
dilatabihté de leur bouche, qui n'est susceptible
d'admettre qu'une proie plus ou moins effilée. Ce
sont les moins agiles et les plus inoffensifs des Ophidiens
; et, lors même qu'ils voudraient nuire, ils
ne le pourraient pas ; car ils ne possèdent rien de ce
qu'il faut pour y parvenir, étant privés de la force
physique et de ces armes vénénifères qui rendent si
redoutables d'autres serpents tout aussi faibles qu'eux.
En effet, ils sont dépourvus de glandes vénéneuses,
et la preuve , c'est que la seule rangée de dents dont
leur bouche soit armée , tantôt en haut , tantôt en bas,
n'en comprend aucune dont l'intérieur soit percé d'un
canal ou dont la surface soit creusée d'une gouttière.
Les Scolécophides ont réellement la tête à proportion
aussi longue que la plupart des autres Ophidiens.
Pourtant, à la considérer extérieurement, on la croirait
plus courte; attendu que la partie qui correspond
à la face semble être tout ce que constitue la tête. Le
reste , c'est-à-dire la portion qui forme le crâne ou la
boîte cérébrale , se confond avec le t ronc, par la raison
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