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PYTHONIENS APROTEFIODONTES.
Schneider, Fitzinger, Wagler et M. Gray sont les seuls qui
n'aient point accepté le genre Boa tel, ou à peu près tel que
l'avait établi le grand naturaliste suédois. Ainsi, Laurenti
lui assigna pour principal caractère des lèvres creusées de
fossettes, sans toutefois y ranger les trois espèces connues
de son temps qui offrent cette particularité, puisque le
Boa canina y figure seul, à la vérité sous trois noms différents
j mais un autre genre détaché de celui des Boas de
Linné fut érigé, avec la dénomination de Constrictor, par
le savant auteur du Synopsis Reptilium , pour les espèces
n'ayant que de très-petites squammes sus-céphaliques, c'està
dire pour celles auxquelles M. Gray et nous-mêmes, à
l'exemple de Wagler, réservons le nom générique de Boa.
Cette dernière distinction, que M. Fitzinger admet aussi
maintenant, il ne l'avait point faite dans sa classification
erpétologique de 1826 , où l'on trouve les espèces du genre
Linnéen dont il est ici question , partagées en Xiphosonies
et en Boas, d'après cette différence que les unes ont le corps
comprimé et que les autres ne l'ont point, différence qui
n'existe réellement pas, attendu que tous les Boaîides ont le
tronc plus ou moins aplati de droite à gauche. Antérieurement
, Schneider, au lieu de démembrer le genre Boa de
Lmné, l'avait au contraire augmenté des serpents qui ressemblaient
à ceux qu'il renfermait déjà, par les dents de
devant plus longues que les suivantes, et par la présence
d'une paire d'ergots aux côtés de l'anus : de cette façon, le
célèbre Erpétologiste sixon se trouvait n'avoir rassemblé
que des espèces analogues aux Pythons, aux Êryx et aux
Boas , autrement dit, les types des groupes qui constituent
aujourd'hui la famille si naturelle dite desPythoniens. Nous
ajouterons, pour ne rien omettre de ce qui est relatif à l'historique
du genre Boa, que les auteurs, tels que Lacépèdeet
plusieurs autres, qui lui ont donné toute l'extension dont
il était susceptible, d'après sa caractéristique linnéenne,
ont inévitablement allié aux vrais Boas, des serpents qui
s'en éloignent sous une infinité de rapports, et entre autres
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l'espèce si atrocement venimeuse appelée Lachesis rhombeatus.
Pour nous, les véritables Boas sont ceux des Boseides,
qui se distinguent au premier aspect des Enygres, des Leptoboas,
des Tropidopliides et des Platygastres, par le
manque absolu de carènes sur les pièces de leur écaillure ;
des Épicrates et des Xiphosomes, par l'absence de fossettes
autour de la bouche ; des Eunectes et des Chilabothres,
par la vestiture squammeuse du dessus de leur tête, qui
n'est composée que d'écaillés, au lieu de l'être de plaques,
en tout ou en partie. Ces serpents ont un corps robuste,
fusiforme ou plus gros au milieu qu'aux deux bouts, et un
peu comprimé. Leur tête, qui est distincte du cou, assez
déprimée et terminée par un museau coupé droit ou un
peu obliquement de haut en bas, représente une pyramide
quadrangulaire ayant un rectangle pour base et un sommet
fortement tronqué ; ses parties latérales, en avant comme en
arrière des yeux, s'arrondissent brusquement sur toute l'étendue
de la ligne où elles se rencontrent avec la face supérieure.
Leur queue, plutôt courte que longue à proportion
du tronc, est conique et facilement enroulable ; leurs vestiges
de membres abdominaux sont très-apparents dans les
deux sexes , mais néanmoins plus développés chez les mâles
que chez les femelles.
Le bout du museau et les lèvres sont les seules parties de
la tête où il existe de véritables plaques symétriques ; partout
ailleurs elle est revêtue d'écaillés ou de petites squammes
polygones, inéquilatérales. Les pièces de l'écaillure du corps
sont carrées ou losangiques , tout à fait plates et lisses, et,
vu leur faible dimension. en très-grand nombre ; à tel point
que sur le tronc elles ne forment jamais moins d'une soixantaine
dérangées longitudinales, et qu'on y en compte jusqu'à
plus de quatre-vingt-dix. Les scutelles ventrales sont excessivement
étroites, de même que les sous-caudales , pai-mi
lesquelles ce n'est qu'accidentellement qu'il s'en trouve quelques
unes de divisées en deux pièces.