il I»«!)!
l 6 o REPTILES OPHIDIENS.
opposées , mises en jeu par les ar t i sans , servent
à étendre les fils de laine. Le Serpent d'ailleurs
trouve des moyens dans les longs replis de son corps,
soit pour redresser le tronc de la victime, et le diriger
dans l'axe du s i en, soit pour la serrer fortement
afin de l'empêcher de respirer, soit même pour briser
ses os et surtout ceux de la poitrine lorsqu'ils occupent
un trop grand espace par leur volume , ce qui
gênerait l'acte de la déglutition.
M. J o u r d a n , directeur du Musée d'histoire naturelle,
à L y o n , a lu à l'Académie des sciences, le 13
j u i n , 1 8 3 . . . , un mémoire fort curieux sur la découverte
qu'il a faite chez une espèce de Serpent (le Coluber
scaber, L i n n . ) de dents dans l'intérieur de
l'oesophage. Voici une analyse de ce travail tiré du
journal le Temps ; car ce mémoire ne paraî t pas avoir
été impr imé ailleurs.
On observe dans la première partie du canal digestif
une sorte d'appareil dentaire composé de trente
apophyses os seuses , à têtes recouvertes d'émail et
dont quelques -unes auraient la forme de nos dents
incisives, elles y font une saillie de deux lignes au
moins. Ces trente apophyses dentaires appartiennent
aux trente vertèbres qui suivent l'atlas et l'axis. Elles
perforent les tuniques du cannl al imentai re, et remplissent
dans son intérieur l'office de dents.
Leur s formes les distinguent naturellement en deux
séries. L a première en comprend vingt-deux , de la
troisième vertèbre à la vingt-quatrième inclusivement.
Elles sont allongées d'avant en arrière et aplaties
transversalement. Leur saillie sur le corps de la vertèbre
n'est guère de plus d'une demi - l igne, et leur
couronne est d'autant plus tr£inchante que , par leur
NUTRITION. DÉGLUTITION. PHARYNX. l 6 l
position, elles sont plus rapprochées de la tête de la
couleuvre. Leur direction n'est pas la même. Les antérieures
se portent en bas et en arrière ; les moyennes
directement en ba s ; les posiérieures en bas et en
avant. Toutes ces dents ne s'étaient pas fait jour à travers
les membranes pharyngiennes. Ces tuniques recouvrent
encore les huit premières; mais au point
de contact elles sont plus ou moins translucides et
ïimincies. Hui t apophyses dentaires composent la seconde
série. Tout es , une seule exceptée, pénélraient
dans la cavité pharyngienne. Leur saillie était de deux
lignes, les plus développées étaient les 3 , h, 5 et 6" ;
la forme de ces dernières était celle des incisives de
l'homme.
Ces apophyses semblaient formées de trois tissus :
une couche d'émail qui recouvrait la couronne et se
prolongeait sur le f û t , une substance osseuse peut -
être un peu plus éburnée que le tissu osseux ordinaire,
et une substance aréolaire, celluleuse, occupant
le centre de l'apophyse et communiquant avec le tissu
spongieux du corps de la vertèbre. La couche d'émail
est la dernière à paraî t re; elle n'est déposée que lorsque
l'apophyse doit bientôt se faire jour à travers les
tuniques du tube digestif.
M. Jourdan a pu étudier les divers degrés de la
densité de cet éma i l , suivant que l'apophyse était
plus ou moins sur le point de paraître dans le tube
pharyngien. Il considère comme une espèce de pharynx
cette première portion de l'oesophage , qui
contient les apophyses dentaires. C'est une cavité
très-grande, qui s'étend de la bouche, à quelques
lignes au-dessous du coeur, pour se terminer à l'oesophage
en se rétrécissant beaucoup. La tunique
REPTI LES , TOME Vf . n
ê
lii