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1 3 o REPTILES OPHIDIENS,
dans un état de développement plus ou moins marqué ;
ils sont destinés à se succéder pour le remplacement
du crochet déjà fixé et soudé sur Tos mandibulaire,
dans le cas où cette arme viendrait à être brisée. Ces
crochets canaliculés, depuis leur base, offrent en avant,
vers la pointe, une cannelure fine qu'on prendrait pour
une fente linéaire, mais qui est la véritable continuité
du canal par lequel le venin se trouve transmis
toutes les fois que l'animal enfonce ces dents dans les
chairs vives de la proie dont il veut faire sa nourriture.
Nous reviendrons plus loin sur l usage de ces crochets
à venin.
Les dents palatines et ptérygoïdiennes sont un peu
plus grêles ; elles manquent rarement. Jusqu'ici, on
ne connaît même que le genre nommé, par cela même,
Oligodon , qui soit dans ce cas. Il est bien rare que
l'os palato-maxillaire ou transverse soit garni de dents ;
cependant M. Duvernoy dit avoir trouvé ces lames osseuses
hérissées de quelques petites pointes dans une
espèce de Serpent d'arbre (Annales des sciences natur.,
tome 26 , page 43).
Parmi les autres dents, qui ne sont pas des crochets
creux, mis en mouvement de bascule par l'os sus-maxillaire,
il en est qui sont propres, dit-on (1), à rendre certains
Serpents Irès-venimeux. Ces dents sont aussi im-
( i ) M. Schlegel en parlant de ces dents cannelées dans son ouvrage
sur la Physionomie des Serpents, page 27, dit qu'on les a regardées
à tort comme destinées à introduire du venin , mais qu'elles sont
des canaux creusés pour verser une salive provenant de glandes plus ,
volumineuses situées dans le voisinage de leurs racines.
Dans un mémoire particulier, ce savant observateur avait établi que
les germes de toutes les dents étaient d'abord formés d'une lame replite
sur elle-même et soudée le long d'une ligne dont on retrouve
l'indice comme les traces de la soudure ou de la fente dans un trèsgrand
nombre d'espèces de Serpents qui ont ainsi des dents cannelées.
ISUTRITION. BOUCHE. MUSCLES. l3 l
plantées sur les os sus-maxillaires ou branches externes
des mâchoires supérieures , soit en avant, soit en arrière
; elles offrent sur la convexité de leur courbure,
ou en avant, un sillon longitudinal, une sorte de cannelure
peu profonde ; le plus ordinairement, ces
dents cannelées sont un peu isolées ou séparées les unes
des autres par un plus grand intervalle ; souvent aussi
elles sont plus longues et plus fortes. C'est le cas qu'on
peut observer dans les Dipsas , les Bongares , les Hydrophis
, etc.
Les muscles destinés aux mouvements des mâchoires
doivent être étudiés d'une manière toute particulière ,
ien ce que, par Taction qu'ils produisent, plusieurs
Idiiïèrent de ceux qui se trouvent dans les Reptiles à
•mandibule fixe. JNous avons déjà dit que tout l'appareil
des os de la face était comme suspendu et mobile
sous le crâne. Leur point d'appui principal se
trouve en arrière du crâne sur deux apophyses , ou
pièces osseuses distinctes, solides et très-prolongées,
iqu'on a nommées os temporaux ou mastoïdiens.
iC'estsur l'un de ces os , en eliet, que se meut en arrière
et en haut l'os intra-articulaire, dit à tort tympanique
, tandis qu'en bas, ou du côté de la mâchoire
inférieure , il reçoit d'une part celui qui représente
la moitié ascendante ou la branche montante du
sous-maxillaire, et de l'autre, le prolongement ptérygoïdien
par lequel le mouvement est communiqué
aux palatins et aux sus-maxillaires correspondantes.
D'après ces dispositions bien reconnues , il est facile
de concevoir comment les faisceaux musculaires fixés
sur ces os qui sont des leviers coudés et articulés, leur
impriment les différents mouvements qu'ils exécutent :
1° l'élévation de la mâchoire inférieure, qui produit
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