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I l 4 REPTILES OPHIDIENS,
celles du dessous de la queue, de hk à 80. Il existe
beaucoup d'autres observations qui établissent que les
doubles plaques de la queue présentent également de
nombreuses variétés chez des individus qui appartiennent
très-certainement à la même espèce. C'est ce
qu'on voit surtout dans les Pythons , dont les plaques
sous-caudales sont, chez la plupart, doubles ou disposées
par paires , entre lesquelles il n'est pas rare
d'en observer qui sont simples ou uniques. Il en est de
même parmi les espèces du genre Elaps.
Tels sont les organes dont l'étude doit naturellement
se rallier aux facultés sensoriales. Nous avons
en efîet réuni sous ce titre de Sensibilité toutes les
facultés qui sont sous la dépendance principale du
système nerveux ; mais après avoir passé en revue les
instruments qui, chez les Serpents , sont destinés soit
à transmettre les ordres de la volonté individuelle,
soit à faire éprouver les sensations ou les qualités des
corps, ne devons-nous pas aussi traiter de ce prétendu
pouvoir magique que quelques auteurs (1) attribuent
aux Serpents, en les supposant doués d'une puissance
enchanteresse à l'aide de laquelle ils auraient la faculté
d'exercer à distance une sorte d'action magnétique
qu'on a nommée fascination, et celle que certains
hommes peuvent dit-on exercer, ou qu'ils assurent
pouvoir produire sur les Serpents venimeux ?
On voit constamment la plupart des animaux de
toutes les classes, parmi les vertébrés, être saisis tout à
coup de crainte, de tremblements, de spasmes, de
convulsions, de syncopes ou de faiblesses à la seule vue
( i ) Voyez dans ce volume, à la table des auteurs, les titres des
mémoires écrits sur ce sujet par M. Barton Sloane.
ORGANES DES SENS. TOUCHER. n^
d'un Serpent et surtout par celle d'une espèce venimeuse
(1). La plupart, s'ils ne peuvent s'enfuir rapidement,
éprouvent subitement une terreur panique
qui paralyse leurs organes et qui semble suspendre
et annuler même chez eux toutes les facultés de la vie
de relation. Tantôt ils restent immobiles et tellement
troublés, impassibles et impotents qu'ils se laissent
saisir, envelopper et briser sans opposer la moindre
résistance. On a vu des Écureuils et des oiseaux trèsvifs
et généralement fort alertes dans leurs mouvements,
après s'être vivement agités et avoir jeté quelques
cris de désespoir, perdre leur équilibre, se laisser
choir de branches en branches et venir tomber au pied
des arbres, près du Serpent qui les attendait immobile.
Celui-ci les tient aussitôt, pour ainsi dire, en arrêt ;
il les saisit comme s'ils s'étaient présentés d'eux-mêmes
au devant de labouche béante qui, en se fermant, les accroche
entre ses dents aiguës pour commencer de suite
à les avaler. Les Rats, lés Musaraignes, les Grenouilles,
arrêtés brusquement sur leur passage par la rencontre
fortuite du Reptile, sont à l'instant même agités de
mouvements involontaires; ils sautillent, ils se troublent,
ils n'ont plus l'escient de rétrograder, de s'esquiver
par la fuite; ils restent stupéfiés, comme anéantis
dans toutes leurs facultés intellectuelles et physiques,
et presque au même instant ils sont engloutis dans
une gueule qui s'élargit énormément et s'entre-bâille
comme l'orifice d'une trémie garnie de dents acérées,
( i ) Il nous est arrivé un jour, dans une expérience que nous faisions
en public pour démontrer l'action subite et mortelle que produit la
morsure de la Vipère sur de petits oiseaux, de voir un chardonneret,
que nous tenions entre les mains , avec la plus grande précaution, y
mourir instantanément à la vue de l'animal.
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