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PYTHONIE\S APROTÉRODONTES.
Rüssel en a figuré un, d'après ie vivant, qui avait toutes les
parties supérieures colorées en rouge de corail, avec une suite
de grandes taches noires commençant sur la nuque, et ne se
termmant qu'à la pointe de la queue.
L'iris est d'un rouge très-vif.
Après la mort, la teinte rouge des régions inférieures disparaît
complètement. Les sujets qui ont été mis dans l'alcool au
moment où ils allaient changer d'épiderme, sont d'un gris
violacé. ®
DIME>SIONS. L'Éryx de John acquiert une taille au moins
égale a celle de nos plus grandes couleuvres d'Europe.
Longueur totale. V 28" 3"'. Tête. Long. 2" 8"'. Tronc. Lon-^
1' 15". Queue. Long. 10" 5"'.
PATRIE. Le muséum d'histoire naturelle renferme un certain
nombre de sujets de cette espèce qui ont été envoyés de la
cote de Malabar par M. Fontanier, de celle de Coromandel par
M. Leschenault, et du Bengale par M. Alfred Duvaucel.
MOEURS. Ceux-que nous avons eu occasion de voir vivants
étaient très-doux et extrêmement vifs. On en conserve un depuis
près de trois ans dans la ménagerie; il se nourrit parfaitement
bien de tous les petits animaux morts ou en vie, tels que sour
i s , jeunes rats, jeunes lapins, poulets, moineaux, lézards, etc.,
qu on lui présente. Il passe la plus grande partie du temps caché
dans l'épaisse couche de sable fin, dont le fond de sa cage est
garm : c'est sa demeure favorite, son élément; car, si après l'en
avoir fait sortir, on le laisse à la surface, libre d'agir à sa fantaisie,
aussitôt et avec une promptitude remarquable, il s'enfouit
de nouvea^u dans ce sol aréneux, au milieu duquel il paraît se
mouvoir dans tous les sens avec non moins de facilité qu'un
animal plongeur au sein des eaux. Placé sur un terrain solide et
uni il y rampe avec célérité et presque toujours en s'aplatissant
un peu : si l'on s'approche de lui, son premier soin est de
lu.r; mais lorsqu'il sent une main près de le saisir , il s'arrête
brusquement, se lève ou bien enroule sur elles-mêmes et dans
un sens opposé, les deux extrémités de son corps; de telle sorte
que celui-ci représente assez exactement, soit la figure d'un S,
so.t celle d'un 8, dont le centre de l'un des anneaux est occupé
par la têle et celui de l'autre par la queue. Ce serpent, lorsqu'on
le tourmente, laisse échapper des pores qui existent sur la
marge postérieure de son orifice cloacal une humeur de la conÉRYCIDF.
S. G. ÉRYX. 2.
sistance d'une pommade, exhalant une odeur excessivement
désagréable.
OBSERVATIONS. Russel et Schneider sont jusqu'ici les seuls
auteurs qui aient parlé de la présente espèce, d'après des individus
observés par eux-mêmes. Le premier a joint aux descriptions
qu'il a publiées de l'adulte et du jeune, sous le nom
de Boa Johnii^ deux excellentes figures que M. Schlegel cite ,
bien à tort, comme représentant de simples variétés de climat
de VEryx jaculus. L'une de ces figures est celle d'un sujet,
long de trois pieds anglais, que le missionnaire John avait
adressé de Tranquebar à Russel, avec l'indication que le nom
indigène de ce serpent était JErutaley-Nagani; l'autre est la
copie d'un dessin fait sur nature au Bengale, où le jeune ophidien
qu'elle représente s'appelle Manedulli-Pamboo. Schneider,
dans l'ouvrage duquel notre Eryx /oÄJin est appelé
anguiformis, en avait vu trois individus, dont un appartenait au
cabinet de Bloch, à qui il avait été envoyé des Indes orientales.
C'est de ce Boa anguiformis de Schneider que Daudin, qui lui
a faussement rapporté une espèce de vipère, a fait le type de
son genre Cloihonia; genre que personne ne paraît avoir
adopté, à l'exception de M. Cray, qui vient d'en donner, dans
son catalogue méthodique des Boidoe, une caractéristique fautive,
en signalant la seule espèce qu'il y range, comme pourvue
d'écaillés lisses, c'est-à-dire sans carène, et ayant une pupille
circulaire, tandis qu'elle a, au contraire, celle-ci verticalement
allongée et celles-là surmontées d'une arête raédio-longitudinale.
2. L'ÉRYX JAVELOT. Eryx jaculus. Daudin.
CARACTÈRES. Un sillon gulaire. Bout du museau cunéiforme.
Plaque rostrale moulée sur celui-ci, qui s'y emboîte complètement
comme dans un étui; une paire d'inter-nasales et une paire
de fronto-nasales suivies d'écaillés sus-céphaliques. Queue subconique,
fort obtuse à son extrémité terminale, qui est emboîtée
dans une grande squamme sub-hémisphérique.
SYNONYMIE. 1640. Scytale. Aldrovand. Serp. Drac. Hist,
pag. 233, cum fig.
AmpMshoena Grevini. Id. loc. cit. pag. 239, cum fig. (1).
(i) Edit, in-fol. Bononiae, 1640.
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