PYTHONIENS HOLODONTES.
L'iris est brun-clair et le pourtour du trou pupillaire jaune.
DIMENSIONS. Si l'on en croit le récit des voyageurs, ce Python
acquiert au-delà de sept raètres de longueur (1). Quant à nous ,
nous avons été dans le cas d'en examiner une vingtaine d'individus,
dont le plus grand n'avait guère que la moitié de celte
dimension.
Les mesures suivantes ont été prises sur un sujet appartenant
à notre musée.
Longueur totale. 3' 24". Tête. Long. 8". Tronc. 2' 80"
Queue. 36.
P A T R I E . Cette espèce est propre à l'Afrique, et semble en habiter
plus particulièrement les contrées situées entre l'équateur
et le dix-septième ou le dix-huitième degré de latitude boréale.
Les principaux musées de l'Europe l'ont souvent reçue du Sénégal
, et le nôtre en possède une assez grande dépouille recueillie
pendant l'expédition aux sources du Nil Blanc, exécutée
en 1836, sous la direction de notre compatriote M. d'Arnaud
par les ordres de Sa Majesté le pacha d'Egypte ; d'autres indi-^
vidus, venus de la Côte-d'Oret de celle de Guinée, font partie de
la riche collection erpétologique du muséum d'histoire naturelle
de Leyde. Le Python Sehoe avait au reste déjà été observé pendant
îe cours du siècle dernier, dans les pays que nous nommions
tout-à-l'heure, par plusieurs célèbres voyageurs et entre autres
par Bosman en Guinée (2), par Adanson au Sénégal, et par Bruce
en Abyssinie; car nous ne doutons pas que les grands serpents
dont il est parlé dans la relation respective de leurs voyages
n'appartiennent à l'espèce du présent article. Mais nous n'osons
pas affirmer qu'il en soit de même à l'égard de ces Ophidiens
de grande taille (3), dont Lopez (4) et Maxwell ont signalé
(1) Adanson dit avoir vu un individu de 22 pieds et quelques
pouces de longueur sur 8 pouces de large.
(2) C'est indubitablement au Python de Séba que s'appliquent
les details , longuement racontés par Bosman , relatifs au culte que
les negres de la côte de Guinée rendent à une espèce de leurs Serpents
indigènes; détails que nous ne croyons pas devoir reproduire
ICI et pour lesquels nous renvoyons le lecteur au Voyage en Guinée
19« let tre, pag. 895 et suivantes. Au reste, ils ont été reproduits en
p a r t i e p a r M . Schlegel, Physion. des Serpents, partie , pag. 409.
(3) J^dmb. Phdosoph. Journ. by Brewster and Jameson, vol. 5
(ib2i) , pag. 274.
(4) Hist, génér. des Voyages, tom. 17, pag. 249.
f
PYTHONIDES. G. PYTHON. I. 4^ 7
i'existence dans les royaumes de Congo et de Loango; Ophidiens
que nous croyons bien être des Pythons, mais sur lesquels
les voyageurs que nous venons de nommer ont donné des notions
trop incomplètes pour qu'il nous soit possible d'affirmer,
n'ayant pas encore eu l'avantage d'en étudier un seul échantillon
, qu'ils se rapportent au Python de Séba plutôt qu'à l'une ou
l'autre des deux espèces suivantes, qui sont aussi africaines.
OBSERVATIONS. Il n'est nullement question du serpent qui nous
occupe maintenant dans aucune des éditions du Systema naturoe
antérieure à celle qui a été revue et augmentée par Gmelin, où
il se trouve inscrit dans le genre coluber sous le nom de Seboe,
nom qui doit lui être conservé à cause de son antériorité sur
ceux de speciosus, de hieroglyphicus et de bivittatus qu'on
lui a successivement appliqués. Gmelin n'a pas eu l'occasion
d'observer en nature son Coluber Seboe. Il l'a tout simplement
établi, comme l'a fait Bonnaterre pour son coluber speciosus,
d'après la figure n" 2 de la 99« planche du second volume de la
description du cabinet de Séba, sans s'apercevoir ( Bonnaterre
mérite aussi ce reproche ) que dans le même volume était représentée
deux autres fois, c'est-à-dire sous le n° i des pl. 19
et 27,l'espèce d'Ophidiens qu'il ajoutait au catalogue méthodique
de Linné. Le recueil iconographique du pharmacien d'Amsterdam
renferme effectivement trois portraits parfaitement ressemblants
du Python lesquels,comme on le verra, n'ont
pas toujours été bien interprétés par les auteurs postérieurs à
ceux dont nous venons de parler. Ainsi par exemple Shaw, Latreille
et Daudin ont cité comme variété du Boa constrictor la
2« figure de la pl. 99 du tome 2 du susdit ouvrage, figure dont
le dernier de ces trois, naturalistes se trouve avoir fait un double
emploi, puisqu'il a admis dans son Histoire des Reptiles le
coluber Seboe de Gmelin, qui, comme on le sait, a pour type
celte même fig. 2 de la pl. 99 du tome 2 du livre du muséographe
hollandais.
Schneider, à qui l'on doit la première bonne description de l'espèce
du présent article, dont il avait vu deux exemplaires, l'un
dans la collection Lampi, l'autre dans le musée de l'Académie de
Halle, a fait de cette espèce un Boa, qu'il a appelé hieroglyphica,
en y rapportantavec juste raison la fig. 1 de la pl. 27 du tom. 2 de
Séba ; mais en omettant à tort de signaler, comme la représentant
aussi^ la fig. 1 de la pl. 19, et la fig. 2 de la pl. 99 du même
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