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1 9 2 REPTILES OPHIDIENS.
ralivement plus amincie à son extrémité libre , et elle
le paraît d'autant plus que , vers sa base , elle est généralement
plus grosse , vers l'ouverture transversale du
cloaque, surtout à l'époque où doit s'opérer la jonction
des sexes. Cette dilatation est due àla présence de deux
poches ou cavités qui logent les instruments destinés
à maintenir en contact intime le mâle sur Ja. partie correspondante
delà femelle. Ces organes copulateurs,
qu'on a regardés comme des pénis , sont deux appendices
érectiles, mus par des muscles qui les font saillir
et pénétrer dans le cloaque de la femelle. Ils sont comme
charnus, portés sur une tige arrondie;, terminée par
une sorte de chapiteau mousse, en forme de champignon
, garnie de pointes cornées, rétractiles, disposées
en verticilles réguliers, comme des épines en crochet.
Ces appendices sont de véritables instruments propres
à retenir réciproquement et intimement rapprochées
les parties extérieures delà génération des deux sexes.
Ces organes se dressent et se portent en avant pour
pénétrer dans la fente du cloaque^ et lorsqu'ils y sont
introduits, ils se gonflent, ils s'éloignent l'un de l'autre
en se déjetant de côté pour écarter les lèvres des deux
cloaques accolés. En pénétrant dans la partie femelle,
ils dilatent cette sorte de bouche et le contact devient
ainsi très-intime. Dans ce rapprochement, qui dure
des demi-journées (1), les tubercules par lesquels se
(1) On a trouvé souvent des Vipères accouplées et tellement entrelacées
que leur corps représentait à peu près la figure que nous voyous
reproduite dans le caducée de Mercure. Aristote avait dit, en parlant
de l'accouplement desSerpenls: «Leur entrelacement est si intime qu'ils
paraissent ne former qu'un seul corps (a) ou un seul Serpent à deux
(a) OuTw aadSpa ol ô'tpeiç TtepièT^ÎTtovrat àWiÇkoi;, &<jxe ôoxeiv évdi
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GENERATION. jg ^
terminent les urélèresdes mâles, s'allongent dans leur
cloaque comme des tuyaux charnus : ils donnent passage
à la liqueur prolifique qui s'est sécrétée en abondance
dans les testicules (1). Lancée ou déchargée dans
la cavité du cloaque de la femelle, la liqueur séminale
est absorbée : elle parvient dans les oviductes, et de là
peut-être dans les ovaires où s'opère la vivifîcation
des germes. Ceux-ci se détachent successivement de la
grappe qui les réunissait , ils pénètrent dans les
trompes avec une certaine quantité de glaire albumineuse
et de vitellus. La coque qui les renferme prend
plus de consistance : ils descendent dans ces mêmes oviductes,
et là ils séjournent en continuant de se développer
jusqu'à l'époque où les petits Serpents se trouvent
assez bien organisés pour être livrés à la vie extérieure
et subvenir par eux-mêmes à leur alimentation.
Chez les individus mâles, les testicules sont placés
en avant des reins , dans la duplicature du péritoine.
Ils sont comme flottants dans l'abdomen, de chaque
côté de la colonne vertébrale. L'épididyme , divisé en
plusieurs canaux , forme ainsi autant de petits tuyaux
qui se rendent dans l'urétère , et par conséquent l'humeur
qu'ils renferment se verse avec l'urine, ou au
moins par le même orifice qui se voit sur la papille,
têles.aPline a répété : Coeunt complexu adeò circum.oluta sibi ipsa,
nt una exisumari biceps possù. Mais il a prétendu, et ce préjugé
subs,ste encore chez le vulgaire, que souvent la femelle, immédiatement
après avoxr ete fecondée, dévorait le mâle, et que c'était par suite d'un
exces de jouissance, ripera mas caput inscrit ia os , quad ilia abrodit
^oluptaus dulcedtne. iVoY^z à l'article Voigt, dans ce volume, la bibliologie
et celui de Baricelli.
(1) On nous a plusieurs fois apporté des mâles de Couleuvres et surtout
de Vipères, saisis et tués au moment de la copulation : leurs organes
gmtaux etaient restés gonflés et tellement saillants, qu'on nous I.s
presentali comme des Serpents ayant deux paUes postérieures.
BEPTILES, TOME Vi.
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